[OUVERT] Une après-midi chez les Poufsouffle

Justin Ambroise Nicolas Rivelange se tenait dans un des fauteuils de sa salle commune, un livre à la main, profondemment plongé dans sa lecture. La littérature anglaise était ce qu'il connaissait de mieux, en fait, même si ça lui coûtait de l'admettre. La preuve, le jeune sang pur l'avait commencé il y'a de cela plus de deux heures, et il n'avait pas décollé sa personne du fauteuil. Il fallait dire qu'il était si confortable, ce fauteuil, à croire qu'on l'avait installé là, pour lui !

Du monde se succédait dans la salle commune des blaireaux, et jusqu'à là, Justin n'avait pas trop eut à se plaindre. Il n'était pas tombé dans la pire des maisons, loin de là ! Les Poufsouffle étaient apparement des élèves calmes, studieux et plutôt agréables. Au fond, il n'était pas tombé là par hasard, on ne pouvait pas lui reprocher d'être turbulent et dissipé, bien au contraire.

Un petit groupe de filles venait d'entrer et machinalement, Justin leva les yeux pour les regarder et écouter ce qu'elles disaient. S'il avait bien tout suivi, elles parlaient d'un garçon qui n'était plus là. Il leur manquait. Justin n'en su pas plus, quelques secondes plus tard, les trois jaunes et noirs avaient disparus dans un corridor menant vers leurs dortoirs. Justin n'avait eut que peu d'informations sur les disparitions qui semblaient toucher l'école. Le voilà bien vernis, lui qui arrivait juste, était confronté à des enlèvements d'enfants ! Des Abandins d'infints ? Comprenne qui pourra On allait peut être l'accuser qui sait, après tout, tout avait commencé quand il était arrivé !

Justin se replongea dans sa lecture en prennant bien soin d'avoir l'air aussi concentré qu'à ses débuts. Il l'était, mais ne voulait pas que quelqu'un trouve qu'il avait une pause accueillante ou encourageante à la conversation. Il n'était pas assez impoli pour refuser de parler à quelqu'un qui était gentil avec lui, cependant, il n'était pas prêt à parler à toute sa classe juste pour le plaisir. Justin était très bien tout seul, et n'avait franchement pas besoin qu'on vienne lui parler. Les autres semblaient s'amuser entre eux et se faire des amis facilement, tant mieux pour eux, tant que ça ne l'atteignait pas, tout était parfait.

Ceci pouvait être un des inconvénients de la maison Poufsouffle. Ils étaient trop gentils. A Serpentard par exemple, Justin savait (du moins il avait cru comprendre, d'après les livres de la bibliothèque) que chacun vivait pour soi et ne dérangeait personne. Ça c'était bien, parce que Justin n'était pas le moins du monde altruiste. Les autres tant qu'ils allaient bien, ça lui convenait, ils n'avaient pas besoin de le connaître pour être heureux, après tout. De toute manière, s'il apportait du bien autour de lui, ça se saurait. Ne faisant pas attention que de plus en plus de monde se regroupait dans la salle commune, autour des tables, des canapés, par terre même, sur des tapis aux couleurs chaudes, le petit garçon restait hermétiquement clos à ce qui l'entourait. Il faisait ainsi depuis plusieurs mois, ça n'allait pas changer du jour au lendemain. Croisant une jambe sur l'autre, l'air concentré, le nouveau jeune et noir, tourna une page le menant de plus en plus vite, vers la fin de son livre.