Réunion de Triplets [PV]

Daël avait rendez-vous avec les deux personnes les plus importantes de sa vie et étrangement ce n’était pas des filles. Le nonchalant mais non moins séduisant Daël avait un penchant certain pour les jeunes demoiselles et si elles étaient pulpeuses c’était encore mieux mais aucune d’entre elles ne passait devant ses frères à ses yeux. Il faut dire que Daël, aussi charmeur soit-il, n’était pas très sérieux et n’avait jamais été amoureux. Remarquez il était encore jeune et il avait tout le temps pour ce genre de choses ! Il l’espérait d’ailleurs car si son cœur n’avait encore jamais battu pour quiconque il ne tenait pas à devenir un vulgaire Don Juan, bien au contraire, il était calme et aimait à se poser, il serait temps un jour de le faire aussi sentimentalement !

« Daël ! Attends moi ! Où cours-tu si vite ? » Daël ralentit le pas jusqu’à ce que les courtes jambes de sa protégée lui permettent de le rattraper et il lui sourit gentiment mais avec l’expression de celui qui sait que ce qu’il va dire ne pas plaire.

« Je suis désolé Linwood mais je ne peux pas t’aider à faire tes devoirs aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec mes frères. » Linwood mon futur perso sans visage encore était en première année et c’était une des rares personnes à réussir à reconnaître Daël au premier coup d’œil (sans regarder l’écusson, cela va de soi !). Il avait essayé de la berner une fois, se faisant passer pour Davel, et en général ça marchait. Beaucoup de monde dans l’école ne cherchait même pas à les reconnaître, se fiant à l’uniforme ou à ce qu’ils affirmaient. Daël connaissait si bien ses frères, il pouvait devenir l’un ou l’autre sans difficulté, mais cela le blessait toujours au fond qu’on ne fasse pas de lui quelqu’un à part entière mais juste la doublure de ses frères, tout comme ses frères étaient les siennes aussi, sauf que Damon et Davel se moquaient sûrement de tout ça… Daël avait toujours été le plus sensible des trois, ce n’était pas pour rien qu’il avait atterri à Poufsouffle, la maison des sentimentaux.

« Tes frères ? Oh non ! Pas encore ! Tu les préfères à moi ! » La petite jeune fille tapa du pied et partit en sens inverse en boudant sous l’air dubitatif de Daël qui avait l’habitude des caprices de Lin’ mais ne savait jamais comment y réagir. Il cédait toujours à ses caprices et se prenait souvent à penser qu’il s’en sortait bien de ne pas avoir de jeune sœur parce qu’il se ferait mener par le bout du nez.

Au bout de deux minutes d’hésitation, il haussa les épaules et reprit la direction du point de rendez-vous : le grand hall. Nous vous le demandons, pourquoi faire compliqué lorsqu’on peut faire simple ? Aucun de ses frères n’était encore là mais il savait qu’ils allaient arriver, leur petite réunion était sacrée puisqu’ils n’étaient pas dans la même maison. Au début c’était bizarre parce qu’avant ça il n’avait jamais été vraiment séparé de ses frères, mais maintenant il avait pris le pli, ceci dit, il était nécessaire de se retrouver, après tout ils étaient des vrais triplets, des tiers.

En attendant, il sortit de sa poche une lettre qui était destinée à Damon mais qui lui avait été donné parce qu’il avait enlevé sa veste et qu’on ne voyait pas son écusson plus tôt dans l’après-midi. « C’est pas brillant. » Commenta-t-il tout haut, plein de mépris pour cette fille inconnue. Mais bon, il fallait bien qu’il y eut des avantages comme des inconvénients à avoir des triplets !

Un jour comme les autres à Poudlard, ou presque. Aujourd’hui était un jour spécial, car les triplets Hemmigway allaient se réunirent. Bon, okay, dit comme ça, on aurait plus cru à un rite étrange et plutôt mauvais, mais il n’en n’était rien ! Depuis qu’ils avaient été séparés lors de leur première année -quelle idée ses frères avaient eu aussi, d’aller dans la maison des nuls et de celle des casse-pieds ambulants, personnes qu’ils n’étaient pas, en plus de cela ! Quoique, Damon pouvait prétendre au titre de casse-pieds...- Mais bon, Davel appréciait ces petites réunions, surtout parce qu’il pouvait enfin retrouver ses frères tranquillement. Bon, même s’il ne se gênait pas, de temps à autre, pour aller déjeuner la table des Poufsouffle ou à celle des Gryffondor, embarquant le triplet manquant par la même occasion... Oui, Davel se fichait pas mal de respecter les tables des maisonnées, ses frères passaient de toute façon avant ces choses stupides.

Aujourd’hui donc, pas de rendez-vous amoureux avec Daphnée. Mais bon, elle ne lui en voudrait pas, il était resté avec elle la veille, jusque tard le soir dans la salle commune, donc elle pouvait bien lui céder un moment pour qu’il parle à ses frères non ?! Cependant, celle qu’il cherchait, ce n’était pas la blonde qui lui servait -entre autre chose- de copine, mais sa meilleure amie, Raphaëlle, qui devait encore être fourrée avec sa nana il ne savait où... Finalement, quand la brune fit son apparition aux côtés de Gabriel -et zut, loupé, il en avait une sur deux- il se rua vers elle, saluant au passage son frère et la tira vers un coin tranquille. Forcément, Gaby avait suivit. Il avait cru qu’un truc était arrivé, mais qu’il se rassure, ce n’était absolument pas le cas ! En fait, Davel prévenait toujours sa meilleure quand il voyait ses frères, puisqu’elle sortait avec l’un d’eux. Donc si elle avait un message à faire passer ou quoi que se soit d’autre, il s’était dévoué pour servir de hibou de temps à autre.

«Raphy, je vais voir Damon... T’as rien à lui donner ? Je te préviens que je fais pas trente fois le chemin hein !»
«Oh, si attends ! Je reviens, c’est dans le dortoir...»
«. . . Bah magne tes fesses princesse !»

Oui, Davel était adorable ! Mais bon, Raphaëlle lui faisait le coup à chaque fois, et il lui arrivait même de ne pas trouver ce qu’elle cherchait par moment... Elle était un peu tête en l’air des fois, mais bon, il vivait avec sans trop se plaindre... Quand la brune redescendit du dortoir, un sourire aux lèvres, elle tendit une lettre à son meilleur ami en lui rappelant bien que personne ne devait tomber sur cette lettre, si ce n’est Damon ou éventuellement Daël, puisqu’ils étaient les seuls -exceptés les frères de la brune- à être au courant pour eux. Lorsque Davel pu enfin partir de sa salle commune, il arpenta les cachots à vitesse modéré. Damon allait de toute manière être en retard, cela devait être dans son ADN puisqu’il en était toujours ainsi... Daël par contre... Le triplet vert pressa finalement le pas, et lorsqu’il émergea dans le grand hall, il pu trouver son frère en pleine lecture... Arrivant doucement, il saisit la lettre des mains de son frères, passant un bras autour des épaules de ce dernier.

«Salut mec ! C’est quoi ? Une admiratrice ?! «Tu es tel un Augurey» ? Cette fille ne doit pas savoir à quoi cet oiseau de malheur ressemble !»

Lachant son frère, lui rendant sa lettre au passage, Davel esquissait un sourire. Il était content de retrouver ses frères, car c’était souvent des moments de pur bonheur et de franche rigolade... Après tout, ils se complétaient lorsqu’ils étaient ensemble... Alors forcément, Davel se sentirait plus vivant... Enfin, si Damon daignait montrer le bout de son nez !

Juste avant que le troisième membre de la fratrie ne vienne les rejoindre, Daël haussa les épaules pour répondre à son triplet d’un air plutôt blasé. Des trois jeunes hommes, le Poufsouffle était tout autant le plus rêveur que le plus désintéressé des choses de ce monde. Ce n’était pas incompatible puisque justement, la nature douce de Daël préférait rejoindre des prairies bucoliques à l’intérieur de son esprit que de constater, encore une fois, combien l’humanité dont il faisait parti était misérable.

« Ce devait être pour la rime. » Un sourire narquois apparut sur son visage et c’est à cet instant que Damon pénétra dans les lieux. La fratrie était au complet et Daël savait combien tous les trois ils étaient… fascinants. Physiquement, ils étaient des copies absolument parfaites, mais au niveau du caractère pas du tout, et tout leur charme tenait en cette subtile différence qu’il y avait entre eux et que seul un regard aiguisé pouvait saisir.

« Non, la lettre du jour est pour toi, sauf que c’est à moi qu’on l’a donné. Honnêtement, je ne vois pas comment une fille qui est incapable de nous différencier peut prétendre être amoureuse ! » Le problème c’est que des filles capables de différencier les frères Hemmigway, ça ne courait pas précisément les rues. Du coup Daël s’inquiétait un peu pour sa propre survie amoureuse, bien q’en soit, du moment qu’il pouvait peloter une fille, comme il se fichait de son nom, elle pouvait tout aussi bien l’appeler Damon ou Davel, il s’en moquait. Mais bon, on ne se construit pas à coup de flirt tout de même !

« Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais un jour il faudrait qu’on apprenne à ces nanas à savoir ce qu’il en coûte de se déclarer au mauvais garçon. Je n’ai pas osé en profiter parce que les préfets traînaient dans le coin et que ça me fatiguait par avance de devoir ensuite me justifier, mais quand même… elles sont gonflées ! » Parce que ce n’était pas la première fois que ça arrivait, évidemment, c’était même plutôt fréquents puisque comme ils étaient tous les trois des canons et je confirme, Gaspard quoi, les filles leur tournaient autour comme des mouches autour d’un pot de miel.

« Enfin bref… à part ça, quoi de neuf ? J’ai reçu une lettre de la famille hier, il paraît que j’ai encore explosé le budget livre. » Cette fois c’est un sourire en coin qui perça sur le visage de Daël. Il était extrêmement paresseux, mais lire, il aimait assez. Du coup il achetait des tas de livres mais faisait envoyer la facture à leurs parents. Ne devraient-ils pas être heureux que leur fils se passionne pour la lecture ? Bon, ce n’était pas des ouvrages de références puisque, comme il était aisé de le voir, Daël n’avait rien d’un serdaigle, mais tout de même, ce n’était pas un crime que de trouver le temps long sans un roman ! Non ?