• Rencontre matinale • PV Carter Lane •

La rentrée s’était faite un peu trop simplement au sein de cette école. Les profs toujours aussi sévères, les élèves aussi peu curieux, la vie toujours aussi fade, rien n’était intéressant… Etant en deuxième actuellement, je ne connaissais pas grand monde, à part peut-être un ou deux élèves de mon année… Mais ça ne restait que de nom ou de vue et les amitiés sincères n’étaient pas fort nombreuses ici, ni ailleurs d’ailleurs… Les jours s’écoulaient et mes pensées se ramenaient surtout à mon père qui à cette heure devait être devant la tombe de maman en train de lui parler de son après-midi de la veille. Il était devenu étrange depuis un peu plus d’un an… Moi aussi, mais je gardais cette étrangeté au fond de moi et il était quasiment impossible de découvrir le malaise sous le doux sourire que je forçais sur mon visage d’Ange.

Pour cette matinée d’Eté, je m’étais abandonnée à la lecture d’un nouveau livre, prit au hasard et finalement assez décevant. J’étais dans la banale salle commune des Serdaigles, la maison la plus intelligente des maisons, enfin, il parait… Je m’y retrouvais évidemment seule, qui y resterait bien en un si beau samedi matin ? Pour la plupart, ils étaient un peu partout dans l’école et pour les autres, ils faisaient la grasse matinée. Et dire qu’ils perdaient leur temps à dormir plus de douze heures par jour… Comme je dis, une perte de temps… Enfin soit ! Revenons à ce livre parlant d’un enfant dans les champs. Vraiment étrange… Je n’avais jamais lu un livre ayant un tel pouvoir soporifique. Y avait-il un sortilège quelconque… ? Qu’importe !

D’un geste, je referma le livre et le posa sur le fauteuil où j’étais si bien installée après m’être levée pour enfin m’approcher de la fenêtre ouverte. M’installant sur le bord, je profitais pleinement du paysage quelque peu banal de ce jardin énorme, de ce terrain entraînement au Quidditch que l’on pouvait distinguer au loin grâce à ses piliers et gradins. Si j’observais un peu plus loin, je verrai la forêt interdite. Mais ne m’intéressant guère à ceci, je laissais mon esprit se vider et mes yeux se poser sur le détail le plus proche possible, à savoir, les élèves sur les dalles. Ils avaient tous un air de fourmi perdue cherchant désespérément la trace de leur horde. De plus, les premières années restaient ensemble bien loin des cinquièmes ou sixième et les serpentard, par exemple, fuyaient avec soin les griffondors. Quelle pitié… Je n’avais jamais compris le principe de cette querelle entre maison et une chose était sure, je n’allais sûrement pas en faire de même !

Mes pensées furent détournées bientôt par un nouvel arrivage à l’intérieur même de la Salle commune. Machinalement, je me retourna, me posant sur l’appui de fenêtre pour observer l’intrus de cette fin de matinée. Une jeune homme venait d’entrer, grand au charme étonnant. Je le connaissais bien sûre ! Mais du nom, uniquement… Un peu logique, il était le préfet en chef de cette maison… Si je me souviens bien, il s’appelle Carter Lane et était tout sauf un mauvais garçon. En même temps, les mauvais garçons ne se trouvaient pas à Serdaigle…

Je l’observa encore un instant avant de me redresser et m’approcher du fauteuil où reposait mon livre. Il ne fallait pas que monsieur s’emporte pour un livre égaré et puis, il fallait bien dire d’une façon ou d’une autre que c’était moi qui l’avait emprunté à la bibliothèque de l’école… Je passais inaperçue devant lui… C’était déjà prévu d’avance qu’il me passerait devant sans même me parler, ou du moins, juste en m’accordant un bonjour courtois. Et ainsi, l’occasion de me faire une nouvelle connaissance s’effacerais à tout jamais… C’était ma chance, ou jamais !

• Salut, …Carter ? •

Bon ok… Déjà rien que dire son prénom avec hésitation me donnait bien moins d’assurance et me donnait ma simple place de petite de seconde année. Mais la première approche est toujours un peu dure… Le principal, c’est de se lancer. C’est après qu’on montre vraiment qui on est…

♥ 689 mots ♥

Carter était descendu dans les bas fonds de Poudlard au petit matin pour aller gratifier sa petite amie du bonjour quotidien dont elle avait l'habitude. Les deux jeunes gens avaient terminé par se balader dans Poudlard tout en parlant de choses assez variés comme ils le faisaient tout le temps. A la différence que cette fois ci, la planification de leurs vacances avait prit plus de place que d'ordinaire dans la conversation. Où partir ? Combien de temps ? Maintenant ils avaient au moins la capacité de transplaner, ce qui arrangerait considérablement les choses s'ils voulaient aller loin. Et puis ils étaient majeurs, ils pouvaient donc changer des vacances chez les parents, ça allait un peu certes, mais il ne fallait pas en abuser non plus.

Le couple n'avait donc rien décidé à l'heure actuelle, mais ils avaient au moins eut le temps de peser le pour et le contre de toutes les idées qu'ils avaient en tête. Le Serdaigle était donc remonté dans sa salle commune pour travailler jusqu'à l'heure du repas, où il retrouverait Megan. La jeune fille comptait d'ailleurs faire de même (comme tous les samedis en fait), ce qui arrangeait la chose.

Aussi tranquillement que sûrement, le préfet-en-chef remonta dans sa salle commune en prenant bien soin de ne pas se fatiguer à monter les marches. Il avait l'habitude des escaliers mouvants, comme il avait aussi l'habitude des 7 étages à monter pour arriver dans ses quartiers. C'était comme ça... Même la tour des Gryffondor était moins haute, c'est dire ! 7 ans à Poudlard n'y avaient rien changé. Quand le 7ème année arriva dans sa salle commune, après avoir répondu à l'énigme de l'aigle, le Serdaigle remarqua un livre posé, seul, sans propriétaire (chose intolérable, on est bien d'accord !), et une jeune fille qui se tenait plus loin. Il en déduit donc que le bouquin lui appartenait.

Carter s'approcha du livre, regarda le titre, et ne put retenir un sourire. Elle devait être vraiment désespérée pour lire ça, à moins qu'elle ne l'ai justement laissé sur les fauteuils pour le tenir le plus loin possible d'elle. A moins qu'elle se tienne sur le rebord de la fenêtre dans le but de mettre fin à ses jours ? Ça aurait été compréhensible, Carter avait eut toutes les peines du monde à le terminer, ce fichu bouquin. Et Merlin savait que pour que Carter peine à terminer un livre, il en fallait !

« Ô Merlin, ils ne l'ont pas encore retiré de la bibliothèque cette horreur ?! Le prologue devrait préciser que ce livre n'est conseillé qu'aux personnes souffrant de troubles importants du sommeil, c'est inhumain d'écrire et publier un truc pareil ! »

Carter s'assit sur le fauteuil qui se tenait le plus près de la cheminée, dos à la porte de la salle commune, et en face des fenêtres, et posa le livre devant la table basse qui se tenait devant lui.

« Enfin, je dis ça, mais vous appréciez peut être bien ce genre de roman, après tout. Tous les goûts sont dans la nature... »

Et constatant enfin qu'il manquait à tous ses devoirs, Carter salua la jeune fille comme il se devait, chose qu'il aurait du faire dès son entrée dans la pièce.

« Et la politesse dans tout ça, allez vous me dire ! Oui je manque cruellement de savoir-vivre parfois, c'est affligeant. Bonjour Miss Heaven. Passez-vous une bonne matinée ? »

Oui, quand même, Carter avait une minimum de savoir-vivre, il ne fallait pas s'attacher à son premier abord Père fouettard, sinon il était clair que jamais vous ne parviendrez à discerner le vrai personnage de l'apparence qu'il se donne...

[618]

[689 pour Ali]

Pas de réponse à mon petit coucou timide, juste une remarque, plus destinée à lui-même qu’à moi. Cette remarque concernait bien entendu ce foutu livre, d’un enfant dans les champs, Merlin lui-même n’y pouvait rien, ce livre était dans la bibliothèque depuis des années et y resteraient encore longtemps. Cela dit, j’étais rassurée de savoir que je n’étais pas la seule à penser que ce livre était tout juste bon à donner le sommeil aux pires insomniaques. Le beau jeune homme, sans plus attendre attrapa s’installa dans le fauteuil près de la cheminée tourné vers la fenêtre, avant de reposer le livre soporifique, que j’avais moi-même emprunté à la bibliothèque de l’école, sur la table basse face à lui.

J’eu ensuite droit à quelques commentaires m’étant enfin destinés, sur le fait que j’appréciais, peut-être qui sait, ce genre de bouquin sans aucune nouveauté littéraire, sans histoire intéressante, sans suspense, sans émotion, sans vie… Qu’il était drôle ! Tous les goûts dans la nature, mais le mien n’était pas fort différent du sien heureusement. Je n’étais, ainsi, pas une bête de foire à exposer à tous du type « Regardez la celle-là ! Elle n’a aucun goût, ni aucune connaissances littéraires ! ». Bon, cela dit, je ne répondis pas à pareille idiotie, me contentant de m’approcher de cette table basse pour y prendre le bouquin au contenu doucereux.

Alors que je le serrais contre moi entre mes deux bras frêles, il se blâma tout seul, face à son manque de politesse et de savoir vivre. Ne disant mot, je le laissa me dire bonjour avec toute la politesse qui fut, suivit d’une simple question, tournée plus par politesse que par réel intérêt. Un petit sourire aux lèvres, je l’observa innocemment, n’ayant naturellement aucune pensée à par celle de répondre à sa politesse. Bien que ce n’était pas trop mon genre de vouvoyer les gens de la sorte… Entre jeunes, je trouvait cela complètement idiot et dénudé de sens.

• La matinée se passe assez bien, sommeil, calme et livre sans intérêt… En bref, je m’ennuie •
• royalement, mais bon, quelle importance ? •

A nouveau, je lui offrit un sourire plus étincelant encore, emplit d’innocence et de douceur. Tout ce que je disais, il s’en fichait, je le savais. Il devait bien trop penser à sa probable copine ou à ce qu’il ferait ensuite… Après Poudlard je veux dire. Il fallait dire que ce n’était pas une mince décision à faire. Bientôt, il serait confronté au choix de toute une vie. Par chance, j’avais encore tout mon temps.

• Et que fait donc Monsieur le préfet-en-chef de son samedi matin ? •

L’ironie, la sympathie et un véritable intérêt dans ma question. Rien de plus, rien de moins. Le Monsieur le préfet-en-chef était un peu exagéré, mais à en entendre ma voix, il devait se douter que c’était pour être gentille et ne pas laisser tourner la discussion dans un ennui total grâce à cette fine touche d’humeur. Maintenant, ça passe, ou pas… C’est à voir.

♥ 507 mots ♥

Carter regardait la jeune fille d'un air sérieux, manifestement plutôt suspect. Oui, Carter agissait ainsi avec toute personne qui croisait sa route. Il regardait, inspectait, observait, essayait de comprendre. Comprendre, mais comprendre quoi, se demandait la plupart des personnes... comprendre juste l'esprit, les manières, les gestes et donc les motivations. En gros, comprendre la personne. Peu de personnes arrivaient à cette mentalité là, et le préfet en chef savait d'expérience que seul les Serdaigle en étaient capables. Ils n'étaient sûrement pas réunis là par hasard, tous, élèves de Rowena, elle jadis si sage et intelligente, tellement qu'elle en faisait palir de jalousie les plus modestes des Serdaigle.

Le jeune homme sourit à la réponse de la jeune fille, et fut néanmoins assez surpris quand elle lui retourna la question. Plus d'un aurait saisit de la moquerie, de l'ironie tout du moins, dans cette question, mais ce n'était pas le cas de Carter, qui se savait plus que respecté à Poudlard, en particulier par les élèves de sa maison.

« Il n'a pas pour habitude de parler à la troisième personne du singulier, mais il est bien déterminé à aller travailler ses ASPICs, ce matin. Après tout, le temps libre est fait pour ça, non ? »

Carter ne put retenir un sourire devant l'hilarité de la scène. C'était assez surprenant comme conversation et à la fois assez plaisant pour continuer sur la lancée. Le Serdaigle n'avait pas l'habitude de parler de lui-même à la troisième personne, mais, ma foi, cette petite avait l'air plus qu'éveillée pour son âge, et semblait encline à plaisanter. Tant mieux, Carter avait envie de rire, ce matin là. Il rajouta donc.

« Les ASPICs sont une étape nécessaire à passer, dit-on, comme si les élèves de 7ème années n'avaient que ça à faire, tiens... Vous m'excusez mais entre le bal de Noël, les matchs de Quidditch à suivre, les vacances scolaires à préparer, sans parler des amis, des cours et des élèves qui s'amusent à disparaître et dont il faut s'occuper, où trouve t-on le temps de réviser ? Carter Lane vous le demande ! Enfin, Carter... pas tout à fait. Disons que ce discours reflète plus les pensées de la Gryffondor type que celles de Carter Lane.. Très peu studieux, les Gryffondor... N'allez cependant pas croire que le préfet-en-chef de Poudlard a une ~~machoire~~ dent contre les Gryffondor ~~femelles~~, Miss Heaven, hein, non. Disons qu'il a compris à la longue que nous n'avions pas les même priorités, eux et nous. »

Ali ne voulait pas parler ? Ce n'était pas grave, Carter pouvait très bien tenir un discours tout seul (un monologue, donc...). C'était ça d'avoir le cerveau toujours en éveil, on garde pour soi, mais à force, il faut partager ses constats, sinon d'un, on s'ennuie, et surtout, ça énerve. Le jeune homme semblait dans tous les cas bien décidé à tenir une discution digne de ce nom avec la petite Heaven, histoire de donner une bonne excuse à son abscence de révisions matinales.

« Mais peu importe... Étiez-vous au courant, Miss Heaven, qu'un rassemblement des plus original aura bientôt lieu à Poudlard ? »

Carter parlait bien évidemment de la réunion des fantômes, qui allaient peupler le château d'ici plusieurs jours. Bien évidemment, très peu étaient pour l'instant au courant, et Carter faisait en toute logique partie du petit nombre. Mais bon, les informations filtrent, souvent, de part et d'autres, la jeune fille était donc peut être au courant, qui sait...

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