Isolement stratégique, mais c'est quoi ce Binns ?

C'était une belle journée, radieuse, ensoleillée, et les cours n'avaient commencé que depuis quelques jours seulement. L'ambiance était à la détente, aux potins, à la frivolité, aux moments de jeunesse ingrate et à la bêtise adolescente. Ils n'avaient eu que peu de devoirs à faire pendant les vacances, mais c'était déjà pas mal comme l'estimait Vinnie. Qui d'ailleurs n'en avait pas fini avec son devoir d'Histoire de la Magie, donné à la fin de l'année dernière comme devoir à faire pendant les vacances, du professeur de ladite matière. Celui-ci, ce devoir, portait sur la chasse aux sorcières, pendant les périodes d'inquisition ou du moyen-âge, ou quelque chose à peu près similaire loin dans le passé. Visiblement, les sorciers ne jouissaient pas de la même célébrité à l'époque, on essayait plutôt de les brûler pour ainsi les purger de la malveillance qu'ils portaient en eux, un truc du style. C'est, du moins, ce que Vinnie en avait retenu en regardant quelques cassettes vidéos chez lui pour s'imprégner du sujet, inaugurant l'écran géant que son père s'était permis d'acheter en douce, surprise que sa mère avait eu du mal digérer, n'aimant pas les dépenses inutiles. Et c'était de loin la pire que son père avait faite, bien qu'il ne la considère pas du même œil que sa femme, lui faisant monter le son à en faire trembler les murs pour lui prouver que c'était une ingéniosité sans égale en matière de technologie de pointe. Vinnie avait donc pu se prélasser devant, suivant en même temps ce qu'il était sensé faire pour la rentrée. Des bonshommes religieux, propres sur eux, austères, fanatiques et complètement malades mentaux, haranguaient et interpellaient les foules, attisant la colère et la peur chez les gens de la plèbe pour ainsi dénoncer des actes magiques comme étant hérétiques, et contraires aux dogmes de la Religion de l'époque. C'est grosso modo ce qu'il avait retenu de ses visionnages estivaux. C'était aussi un bon moyen de remettre à plus tard les parchemins qu'il avait à écrire, travail assez pénible. Et il trouvait plus ludique de regarder des vidéos que de se plonger dans un grimoire historique, rempli de dates, de noms et de faits sans réel intérêt pour lui, autre que la lecture. D'ailleurs, il trouvait que tous les grimoires historiques commençaient de la même façon, parlant de gens décédés qui avaient fait des choses dans un contexte imprécis, relaté par des témoins dont la source n’était pas forcément d'une grande honnêteté, selon les faits. Mais bien sûr, ce n'était qu'un avis personnel, qu'il gardait pour lui. Il avait donc décidé, aujourd'hui, d'en finir avec ce devoir à la noix. Le cours du professeur Binns était de loin l'un des plus ennuyeux, pourtant il était certain que le sujet aurait pu être un peu plus passionnant s'il avait eu un autre professeur, changeant au passage son intérêt pour ce cours riche en information mais d'une longueur monotone, raconté par un somnifère à demi-mort. Ce cours était en tête de liste des cours qu'il n'aimait pas, voire le premier de la liste. L'histoire de la Magie, l'astronomie, la botanique... Il considérait ces cours comme secondaires, bien qu'importants pour leurs examens selon les dires des élèves plus âgés.

En cette fin de journée, il s'était chargé d'un tas de livres concernant le sujet, de près ou de loin. À vrai dire il avait surtout pris son manuel d'histoire, celui de Adalbert Lasornette, illustre historien, qui était le plus fidèle aux faits historiques, et contenant l'essentiel à savoir pour l'intégralité de son année scolaire. Il avait même gardé celui de l'année précédente, au cas où le sujet du jour serait à l'intérieur de ce dernier et non de l'actuel, ce qui devait être le cas. Paré d'habits décontractés, de moldus plus exactement, un simple jean très foncé et un t-shirt plus ou moins assorti, il avait pris son sac de cuir délavé qui ne le quittait presque jamais, contenant tout ce dont il avait besoin. Plumes, parchemins, recharges d'encre, recharges de nourriture pour éviter une syncope, recharges de farces et attrapes pour passer le temps, plumes de rechange, manuels, grimoires et livres, revues sportives ou mensuels de métamorphose, ainsi que divers objets innommables, cassés, non-identifiables coincés au fond. Sa première idée avait été de s'installer confortablement dans un des fauteuils de la salle commune, dans la tour de Gryffondor. Mais il l'avait vite abandonné en y voyant l'agitation qui y régnait. D'abord, les élèves les plus âgés étaient déjà assis, dans toutes les positions possibles, sur les tables, les fauteuils et même sur quelques tabourets que comportait la pièce. Inutile de tenter de déloger un élève plus âgé que lui de sa place, c'était la loi du plus fort, du plus grand, du plus costaud et du plus habile sorcier qui dominait les lieux en maître. Et ce, depuis toujours. Lui-même se surprenait parfois à écarter assez vivement des élèves de première année, ne les considérant que très peu malgré la faible différence d'âge. En tous cas, lui aussi agirait pareil lorsqu'il serait plus grand, même s'il ne s'en rendait pas pleinement compte à l'heure actuelle. Bref, la salle commune était occupée. De toute façon, il n'aurait pas réussi à trouver la concentration nécessaire en ces lieux. Mis à part les préfets, la directrice de maison ne venait presque jamais à l'intérieur, et les élèves faisaient un peu ce qu'ils voulaient. C'était compréhensible. Aussi certains étudiaient, mais en ce début d'année, chacun racontait des détails de ses superbes vacances à chasser le yéti dans le grand nord, ou à parler avec entrain de la nouvelle saison de Quidditch qui débutait, se lançant des quolibets en fonction de l'équipe qu'ils défendaient, avec ardeur le plus souvent.

Après avoir fureté dans la Grande Salle, il s'était résolu à trouver une salle de classe vide, où il pourrait sans peine faire son devoir. Sans interruptions si possible. Même si les élèves, de son âge pour la plupart, avaient dû se passer le mot. C'est ce qu'il remarqua lorsqu'il tenta de trouver une classe déserte. Toutes étaient occupées par des groupuscules de nabots. Lui-même en étant un. Toutes, sauf une, bien que peu spacieuse, elle était libre de toute présence et il s'auto-proclama gardien des lieux jusqu'à nouvel ordre. C'était sa classe maintenant, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre ne vienne. Il prit place sur la table la plus éloignée du tableau, au fond. Il déposa ses livres en faisant plusieurs piles, ouvrant son manuel en premier devant lui. Puis il sortit l'attirail au grand complet. Une plume pour écrire, une plume en cas d'accident juste à côté (ce qui arrivait souvent alors autant prévenir que guérir...) puis des parchemins, qu'il aplatissait à chaque coin avec des bouts de livres pour pouvoir écrire sans que la feuille ne vienne se rabattre continuellement et ainsi risquer de raturer la feuille de parchemin, et recommencer cela plusieurs fois d'affilée. Il prit un encrier, qu'il coinça entre deux livres pour éviter que ce dernier aille faire un tour sur le plancher, et commença enfin sa lecture après avoir attaché le bras de son sac au dossier de sa chaise, et s'être confortablement assis sur une chaise qui ne grinçait pas et qui n'avait pas l'un des pieds plus courts que l'autre. Se balancer continuellement risquait de créer en lui une forte déconcentration et il préférait l'éviter tant que possible, pour l'instant. Tout paraissait parfait, l'endroit était calme, rempli d'une quiétude rassurante qui se prêtait en tous points avec ce qu'il avait attendu. Il espérait juste que ça aller pouvoir durer. Il prit ses aises, tendant ses jambes et croisant ses pieds sous la table, débutant sa lecture par le manuel de Lasornette, le célèbre théoricien mondialement reconnu. (c'était ce qu'on lui avait dit, aussi faisait-il semblant de l'avoir toujours su lui-même...)

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Cindy n'avait été à Poudlard que 2 mois lors de l'année précédente, car elle était auparavant à Beauxbâtons. Elle s'en était pourtant sortie correctement, avec des notes assez bonnes, mais elle avait tellement dû fournir d'efforts pour son rattrappage qu'elle ne s'était pas vraiment fait d'amis. C'est pourquoi elle n'apprécia pas la rentrée en classe autant que les autres élèves, qui, eux, étaient très heureux de retrouver leurs amis. Cindy était très seule, mais elle savait que ça s'arrangerait avec le temps.

Ce jour-là, la jeune française se réveilla relativement tard et alla déjeuner dans la Grande Salle, seule. Des garçons de sa maison vinrent cependant rapidement lui tenir compagnie, instinctivement attirés par son charme de Vélane, et elle eut donc la joie de faire la connaissance de plusieurs élèves. Peut-être se ferait-elle des amis plus rapidement qu'elle ne l'avait d'abord cru, finalement?!

Après s'être rempli l'estomac convenablement, la belle blonde se dirigea vers les couloirs, qu'elle commençait à connaître un peu mieux depuis qu'elle était arrivée. Elle arrivait tranquillement à se souvenir des différents couloirs de cette gigantesque école et se perdait un peu moins qu'avant.

Alors qu'elle marchait tranquillement en direction de sa salle commune, Cindy fut surprise par quelqu'un... si on peut appeler ça 'quelqu'un'. En fait, il s'agissait tout simplement de Peeves. Eh oui, l'esprit frappeur avait détecté la présence de la jeune Vélane et décidé de s'amuser un peu... Il lui lança un sot d'eau sur la tête et la jeune fille se retrouva mouillée de la tête aux pieds. La pauvre leva les yeux et, effrayée, se mit à courrir dans le but d'échapper à la seconde attaque du fantôme. Elle courrut de longues minutes jusqu'à ce qu'elle trouve une salle de classe ouverte et -presque- vide. Elle y entra sans hésiter, bientôt suivie par Peeves.

''À l'aide!'', s'écria-t-elle, alors qu'elle se dirigeait vers le jeune homme qui faisait ses devoirs dans cette pièce.

Vinnie était le nez dans ses bouquins, tripotant sa plume d'une autre main. Lire, c'était pas son truc, surtout l'histoire. Mais bon, il devait se faire une raison de ce côté, jamais il ne pourrait y échapper. Il se demandait à quoi pouvait bien ressembler un cours de pratique d'histoire de la magie, s'il y en avait eu un. Oui, parfois germaient dans son esprit de drôles d'idées, et lui, cherchait en vain à se faire une image de la scène. Mais c'était bigrement difficile, la seule manière de pratiquer l'histoire, c'était de la créer. Et lorsqu'il regardait ses livres de magie historiques, il pouvait voir que l'histoire avait été traversée de toutes parts par des malheurs, des meurtres, des guerres, des évènements de Quidditch, des discordes, des traités et autres trucs législatifs assez pompeux, des découvertes géniales, des inventions remarquables, des dangers, des histoires fabuleuses que jamais, jamais il ne pourrait égaler. Ni personne d'ailleurs, mais très certainement pas lui. Qui plus est, l'idée de devoir déclencher une guerre ne lui semblait pas être une idée très brillante, et bien trop flippante pour être à sa portée. Et loin de lui l'idée de vouloir faire du mal à qui que ce soit, bien que l'idée d'écrire l'histoire fut séduisante en elle-même. Bref, il retourna à sa périlleuse lecture, dont il avait grand mal à être absorbé. Il avait mis du temps à trouver les pages relatant des évènements qu'il cherchait. C'est-à-dire la crémation des sorcières d'une période oubliée par ses pairs moldus, ou pas s'il notait toutefois les quelques cassettes vidéos qu'il avait pu voir chez lui pendant l'été, et qui pourrait peut-être l'aider lors de son devoir. Il soupira, bruyamment qui plus est, de toute façon il ne dérangerait personne et pouvait donc se permettre ce genre de fantaisies. C'était ce qu'il savait faire de mieux pour se remonter le moral.

Il griffonna quelques palabres sur sa feuille de parchemin, recopiées presque mots pour mots dans le livre qu'il avait sous les yeux. De toute façon, l'important avec un tel devoir, c'était de le faire, pas de le réussir. Il ne cherchait nullement l'estime du professeur Binns, de toute façon ce fantomatique professeur était tout bonnement incapable de mettre un nom sur un visage. L'an dernier, il l'avait appelé une fois " Gibbs " et une autre fois " Mayfield " sans une once d'hésitation ... cela résumait bien l'intérêt que devait porter ce professeur à ses élèves de son vivant. Il se demandait parfois si ce prof savait qu'il était un fantôme... Et comment il faisait pour ne pas se tromper de cours sur son planning, à moins qu'on l'ait habitué à avoir toujours les mêmes horaires. Mais à la question de savoir si on se servait de lui ou si de toute façon il n'était pas assez absorbé par le monde réel pour s'en rendre compte, sauf si ce petit jeu l'amusait mais il y avait de quoi douter sérieusement, Vinnie l'ignorait et ne tournait guère au-dessus de la question plus longuement, sachant que c'était un motif de déconcentration, ce dont il n'avait pas besoin maintenant. Après tout, ça n'était pas ses oignons. D'ailleurs, il ne voyait pas comment obtenir la réponse car, le professeur Binns, dans sa grande désinvolture, n'était jamais interrompu par ses élèves lors des cours. Et lui n'avait pas assez de cran pour tenter le coup. C'était plutôt une chose à demander à Nick-Quasi-Sans-Tête, le fantôme de Gryffondor, bien qu'effrayant il était très courtois et toujours prêt à échanger quelques anecdotes, bien qu'assez susceptible quand même et ce n'était pas toujours aisé de ne pas l'offenser, volontairement ou pas.

Pour l'heure, Vinnie tournait les pages, arrêtant son regard sur certains mots-clés qui lui permettrait peut-être d'affiner ses recherches. Et elles étaient encore loin d'être finies, car il n'avait rempli qu'une moitié de page pour l'instant. Il prit un ballongomme du Bullard, pour passer le temps c'est ce qu'il avait de mieux sous la main. Il faillit l'avaler et s'étrangla quelque peu puis continua à tourner son attention sur son devoir. Sa recherche contemplative fut par contre interrompue, soudainement, par un fait extérieur complètement indépendant de sa volonté, chose à peu près sûre. Il s'était douté qu'il n'aurait pu rester tranquille tout le temps à étudier, l'air de rien, mais il savait que c'était une possibilité désagréable certes, mais une possibilité quand même. Alors qu'il mâchait son ballongomme, une jeune élève, plus âgé que lui enfin c'est ce qu'il détermina d'un bref et rapide coup d'œil, le héla et s'avançait à grands pas dans sa direction. À moitié avachi sur sa table, dans sa position préférée, les coudes eux-aussi sur la table, contrairement à ce qu'aurait espéré son père s'il le voyait... il fronça très nettement les sourcils en direction de la perturbatrice, qui semblait avoir été à la piscine. Ce qu'il doutait, car à part les douches, la salle de bain des préfets qu'il n'avait jamais vu et-qu'il-ne-verra-sûrement-jamais, le lac de Poudlard, il n'y avait pas de piscine à proprement dit. Il se surprit néanmoins à s'adresser, d'un air détaché à l'inconnue. Méfiant, il avait opté pour son système défensif préféré, l'humour, peu importe lequel tant que cela lui convenait à lui.

« Halled ? Non. Moi c'est Vinnie. » fit-il, simplement en essayant de faire une bulle avec son ballongomme, ce qu'il rata superbement.

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Cindy était maintenant cachée derrière le bureau qu'occupait le jeune homme, espérant que celui-ci l'aiderait à se débarasser du revenant. En effet, aussi étrange que celà puisse paraître, la jeune française n'avait jamais encore rencontré ce cher Peeves. Elle ignorait que Poudlard était hanté par un esprit frappeur avec un sens de l'humour aussi développé...

Quoiqu'il en soit, le jeune sorcier qui, apparemment, était en train de faire des devoirs, ne semblait pas prêt à l'aider. Il se moquait plutôt d'elle en lui lançant une réplique teintée d'humour sincèrement pas très bon. Décidément, Cindy ne comprendrait jamais vraiment ces anglais. Ils avaient une drôle de mentalité qu'elle ne saisirait pas de si tôt...

La jeune blonde vit arriver le fantôme dans la pièce, un sceau d'eau à la main et un sourire machiavélique aux lèvres. Elle ignorait pourquoi il s'en prenait à elle, mais ce n'était pas drôle du tout!

''Je crainds que ce ne soit pAs le tAemps de fÈre lÈs présentations!'', le pressa Cindy, avec un accent français prononcé. ''Ce cruÈl revenAnt va nous Aattaquer!

La jeune Poufsouffle espérait de tout son coeur que ce fameux Vinnie s'empresserait de réagir, car elle ignorait quoi faire dans une telle situation. Les seuls fantômes qu'elle connaissait étaient très doux et polis, contrairement à ce Peeves!

Vinnie referma son bouquin d'un coup sec. Il fronça les sourcils en voyant la jeune fille s'agiter devant lui. Elle venait de se jeter derrière un bureau, le sien. Et non, peu importe ce qu'il y avait comme danger, il ne voulait sûrement pas servir de gilet pare-balle, de toute façon, que pourrait-il bien arrêter ? Rien. Voilà la réponse exacte. Il n'avait pas de suite cogité, et ne savait pas vraiment de quoi parlait la jeune fille. À sa remarque, il vit qu'elle était un peu empressée, trop pour lui rendre la pareille en tout cas. Mais tout content de sa petite blague, il avait esquissé un sourire... qui avait vite disparu en entendant la suite du récit de la jeune fille. Il était méfiant par habitude, et avait beaucoup de mal à reconnaître le mensonge quand il en voyait un. Cependant, la scène qui se passait devant ses yeux allait vite et il imaginait mal cette fille, avec un accent frenchie assez prononcé, meublant un mensonge pour le faire partir de cette classe. Non mais c'est vrai quoi. Il n'avait pas passé plus de quinze minutes qu'on venait déjà le déranger ! Et, qui plus est, de manière assez vive, alors qu'il était un garçon plutôt lent ! Il arqua ses sourcils en entendant les mots qu'il détestait, comme chaque élève, entendre. Peeves. Le cruel revenant, ça ne pouvait être que lui. Bien que le terme fut inexact, Peeves n'étant pas un revenant. En effet, les revenants ce sont qui revienne hanter les vivants après avoir vécu parmi eux dans une enveloppe corporelle, comme lui ou comme la jeune fille.

Mais Peeves, c'était un esprit frappeur. Il avait vite compris la différence dès sa première année. Les fantômes passent à travers les murs, ne peuvent rien toucher, prendre et manipuler, alors que Peeves lui, peut faire ces choses là. Un esprit frappeur donc, est né du chaos. N'a jamais été vivant et passe son existence à terroriser tout le monde... dont les élèves de Poudlard à qui il menait la vie dure. Personne ne semblait avoir d'ascendance sur lui, même les professeurs et encore moins les préfets. Seul peut-être le Baron Sanglant avait autorité sur lui, et dieu seul sait pourquoi... De toute façon, Vinnie n'avait jamais croisé ledit Baron, ni parlé avec lui donc. C'était le fantôme de Serpentard. Et lui était à Gryffondor, deux maisons contraires, ou qui se haïssaient d'un commun accord et ce depuis toujours. Voilà certainement pourquoi jamais il n'avait osé parler au Baron Sanglant, qui n'avait guère l'air très cordial. Le fantôme de sa maison, Gryffondor, était Sir Nicholas, alias Nick-Quasi-Sans-Tête, un fantôme bien plus courtois qui aimait d'ailleurs la conversation, voire trop. Même si son penchant à parler de sa décapitation ratée à multiples reprises pouvait en choquer plus d'un, c'était pas le cas de Vinnie, habitué à rire de tels sujets, bien que cela soit effrayant lorsque Nick faisait démonstration... Bref, pour l'instant. Il ne prit pas le temps de se demander s'il s'agissait d'une blague, ou d'un piège, même s'il n'écartait pas non plus cette possibilité. Il bondit sur sa chaise. Referma son encrier à la va-vite et faillit le renverser. Il fourra ses plumes et ses livres en désordre dans son sac, pour les protéger. Il ne voulait pas avoir à recommencer depuis le début un devoir de vacances aussi pénible.

« Peeves... c'est ça hein ? » demanda t-il à voix basse sans porter de regard sur la jeune fille, qui avait l'air plus âgée que lui d'ailleurs, il était un peu apeuré et prêt à courir un cent mètres haies comme si un dragon le poursuivait.

Il n'attendit pas la réponse, il la connaissait, c'était une simple question rhétorique. Il jeta son sac sur son dos et alla se réfugier dans une des armoires vides au fond de la classe, en essayant de ne pas faire trop de bruit et laissant une petit ouverture pour voir ce qu'il se passait. Mais avant de la rejoindre, il ne put pas s'empêcher de se retourner en fusillant du regard la jeune fille. S'il venait, ça serait sa faute à elle, car elle l'avait attiré ici. On entendait à présent des cris dans la salle de classe voisine, l'esprit frappeur devait y être et bien s'amuser avec les élèves car ils étaient en train de marteler le sol de leurs pas, signe qu'ils étaient en train de courir, ou plutôt de fuir dans tous les sens. Avant de refermer la porte de l'armoire qui grinçait légèrement, il s'adressa à la jeune fille, d'un ton abrupt.

« Caches toi et surtout ne dis rien ! Et au fait, merci de l'avoir amener par ici... »siffla t-il entre les dents en écartant de l'armoire une souris qui était venue s'y réfugier. Ce qui d'ailleurs, faillit provoquer chez lui un haut-le-cœur. N'aimant pas vraiment ce genre de bestioles, et n'importe quel rongeur en général...

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Cindy était complètement paniquée et le comportement du jeune homme ne l'aida en rien à se calmer. Il se comportait avec elle comme si elle était une petite fille stupide et, en comprenant ce qui se passait, il alla se cacher, tel une véritable mauviette. Pourtant, Cindy avait remarqué son badge de Gryffondor, ce qui l'étonna quelque peu... Les Gryffondors étaient pourtant reconnus pour leur courage, non?!

L'air fâché, le garçon lui ordonna d'aller se cacher et la remercia- d'une voix énormément sarcastique- d'avoir attiré Peeves jusqu'ici. Peeves? Qu'est-ce que c'était que ce truc? Probablement le nom du fantôme, comprit la jeune Poufsouffle. C'est donc sans hésiter que la belle blonde fouilla la pièce des yeux et trouva une autre armoire. Elle s'y précipita, l'ouvrit à la volée et s'y cacha. Au moment où elle finissait d'en refermer la porte, Peeves entrait dans la pièce, un saut d'eau à la main. Cindy sentit son coeur battre à tout rompre et sa respiration s'arrêter. Il ne fallait pas qu'il la trouve, sans quoi elle serait prise avec cet esprit frappeur dans les pattes durant toute la journée et, de plus, elle se ferait ridiculiser devant l'école entière si elle devait parcourir les couloirs pour se rendre à sa salle commune en étant trempée, démaquillée et décoiffée! Elle ne pouvait pas se le permettre!

Cindy écouta avec attention les moindres bruits qu'il y avait dans la salle de classe, en s'efforçant de ne pas respirer trop fort pour ne pas se faire découvrir. Peeves parcourut la salle pendant de nombreuses minutes, après quoi, n'ayant pas découvert la cachette de la Vélane, il rebroussa chemin pour aller embêter d'autres élèves. La jeune blonde regarda par l'entrebaîllement de la porte de son armoire et constata que l'esprit frappeur était enfin parti. Elle soupira et sortit de sa cachette.

''Tu peux sortiirr de lÀ.'', dit-elle alors, à l'adresse du jeune garçon qui se trouvait dans la salle avec qu'elle ne vienne le déranger dans ses devoirs. ''Il est pArtit...''

Quand Vinnie sortit finalement à son tour, Cindy le regarda avec un air d'incompréhension totale.

''Les Gryffondors ne sont-ils pAs supposés être des Êtres courAgieux?!'', demanda-t-elle alors.

Vinnie ne faisait pas le fier. De toute façon, il détestait se mettre en avant, la fuite, c'était à son niveau. Plus sûr, et plus simple aussi. Il avait refermé l'armoire derrière lui, car il était hors de question que la jeune fille vienne se serrer contre lui dans cet espace clos et petit. Déjà qu'il n'aimait guère faire ce genre de chose... s'enfermer quelque part... alors en plus s'il devait partager cet espace, il en étoufferait et se ferait vite repérer. Non, il n'était pas question qu'elle le suive. Quitte à lui coincer les doigts dans la porte pour qu'elle comprenne. Oh, bien sûr, il ne l'aurait pas fait. Ayant trop peur des conséquences, mais il y avait pensé. Il tentait tant bien que mal de garder sa respiration dans l'armoire, de ne pas faire de bruit. Il était assis de façon assez inconfortable. Mais la peur de se faire repérer, de provoquer un quelconque grincement, ça n'était pas vraiment à son goût et il préférait de loin s'endolorir la fesse droite plutôt que de passer la journée avec des fringues trempées et l'air ridicule. Il entendit un peu de vacarme, la jeune fille cherchant à son tour une planque. Il pesta silencieusement contre elle, s'imaginant qu'elle voulait appeler l'esprit frappeur... En tout cas, elle s'y prenait d'une manière finaude. Après avoir prié pour qu'elle se taise, elle le fit. Cependant, c'était au tour de Peeves de faire son entrée. L'esprit frappeur ne connaissait pas de limites, il était assez dingue pour pouvoir les chercher dans les armoires du fond de la classe. Surtout qu'un simple coup d'œil à travers la porte lui suffisait pour les détecter et les attaquer. Visiblement il semblait être pressé.

Il avait déboulé dans la classe en renversant quelques tables et quelques chaises qui volaient sur son passage. Sa grosse bouille ricanait frénétiquement et on pouvait deviner sans même le voir qu'il était avide de faire un mauvais coup. venu avec sa bassine, ou plutôt son seau, il avait dû chercher sous tous les pupitres, car son inspection dura quelques temps avant qu'il ne décide de s'en aller. Pour la forme, il avait renversé quelques pots de craies blanches sur le sol qu'il piétina, juste devant la porte. Autant dire que quiconque sortirait mettrait les pieds dedans et Rusard, le concierge, ne manquerait pas de trouver un responsable à toute cette pagaille. En espérant qu'il arrive à faire croire qu'il s'agissait de l'esprit frappeur, car même s'il le détestait, il détestait également, certainement moins, les élèves. Une voix le sortit de sa méditation. Il était concentré à ne pas faire de bruit. Il préférait attendre un moment avant de sortir, Peeves étant tout à fait capable de réapparaître. Mais la voix de la jeune fille le tira de son songe. Vinnie s'était calmé, il n'était plus en colère et de toute façon, sa colère n'était jamais prise au sérieux, donc rien de bien grave pensait-il. Il entrebâilla précautionneusement la porte de l'armoire, observa silencieusement les issues et les dégâts, guettant l'esprit frappeur d'un œil, puis se décida à sortir. Ce qu'il fit maladroitement en se prenant les pieds dans les planches du fond de l'armoire. Il se rattrapa cependant à la poignée de l'armoire et se mit debout avec autant de dignité qu'une chauves-souris mâle pendant la copulation. Laissant échapper quelques jurons (moldus).

La jeune fille lui adressa une remarque. Il sentit son visage s'empourprer un peu plus. Mais il se reprit bien vite, réajustant ses habits dans de grands gestes rapides puis remettant sur son épaule son sac qu'il avait laissé sur son ventre dans l'armoire. Les Gryffondor étaient courageux ? Oui, c'était la qualité principale de la maison des rouge-et-or. Lui-même se demandait pourquoi il avait été envoyé là-bas, car les seules fois où il avait fait preuve de courage... il avait aussi fait preuve de bêtise, et la plupart était inintentionnelle. Il se disait pour lui-même qu'il devait être trop sot pour aller Serdaigle, trop paresseux pour Poufsouffle, et trop moldu pour Serpentard. Ne restait donc plus que les Gryffondor. Cependant, il adressa un regard en biais à la jeune fille, essayait-elle de se moquer de lui ? Fort probable. Il répondit donc, entre ses dents.

" Courageux peut-être... mais pas suicidaire..."

Désormais il s'était remis entièrement debout. Il toisait à présent la jeune fille. Sa rancœur était partie, sa colère aussi. Désormais place à la méfiance. Les gloussements de Peeves ne s'entendait plus, malgré que la porte soit restée grande ouverte. Il s'empressa d'aller la refermer. Juste avant de faire le geste, il pencha sa tête dans le couloir, de gauche à droite, mais à part quelques dégâts et quelques commentaires déplacés de tableaux, il n'y avait trace de personne. Tout le monde avait fui. Et tant mieux, Peeves préférait de loin se rendre là où il y avait du monde, pour avoir des cibles de meilleure qualité. Et faire plus de dégâts. Il était comme ça, complètement maboul. Il referma prudemment la porte, observa ses chaussures maculées de craies et grogna un juron inaudible, déformé par son grognement, puis revint d'un pas nonchalant en traînant les pieds vers une table, un pupitre qui faisait bien trois mètres de long, et qui semblait toujours debout bien qu'en équilibre précaire. Il adressa un nouveau regard à la jeune fille, se demandant ce qu'elle comptait faire, puis, contre toute attente, lui lança un conseil.

" Si j'étais toi... j'attendrai un peu avant de sortir... " Et comme pour appuyer ses paroles, il laissa tomber sur le pupitre d'un grand geste son sac à bandoulière. " Sauf si un deuxième shampooing t'intéresse... " articula t-il, se rendant enfin compte qu'elle était mouillée.