Perle… petite poupée fragile. Qui aurait cru qu’elle serait nommée préfète ? Pas elle en tout cas. La petite duchesse regardait avec étonnement l’insigne qui était toujours dans sa main. Préfète… le statut en soit lui importait peu. Ce qui l’embêtait c’était qu’elle n’était pas avec ses amies. Myrielle… sa douce et belle Myrielle était à Serpentard… Raphaëlle, sa cousine adorée y était aussi. Mais elle, petite poupée brisée se retrouvait dans une maison qui lui semblait pis qu’étrangère… Gryffondor. Elle était la honte de sa famille. Jamais sa mère le lui pardonnerait ! Depuis don plus jeune âge, Perle avait toujours fait en sorte d’aller dans le sens de ses parents, les écoutant, leur obéissant, croyant chacun de leurs dires, elle était devenue une fille dénuée de personnalité fabriquée sur les propos de ses parents. Aucune parole ne pouvait rivaliser avec celles de ses géniteurs. Elle les croyait comme personne et avalait chacun de leurs propos comme une vérité qui ne pouvait être négligée ou reniée. Ainsi, Perle croyait dur comme fer à la supériorité des sangs purs sur les sangs mêlés et les nés moldus. Ce n’était pas un choix de sa part mais de l’endoctrinement. Mais alors, pourquoi le Choixpeau l’avait-il envoyé ici ? Il savait bien qu’elle allait se faire fâcher… La vie était horrible !
La petite fille grimpait lentement les marches menant à la volière. Les étages étaient hauts et la petite avait des conditions physiques limitées aussi, prenait-elle tout son temps pour rejoindre l’étage supérieur. Ses yeux d’un bleu d’une pâleur étonnante étaient entourés par de profondes cernes d’un rouge violacé. Sa peau d’une pâleur rivalisant avec le blanc de sa chemisette semblait appartenir à un cadavre. Ses cheveux blonds, fins et sans relief étaient attachés en une petite natte que Raphaëlle lui avait fait ce matin là, tout en la consolant.
« Ce n’est pas grave, tu vas être forte à Gryffondor aussi… Tu vas voir… »
« Mais maman va être en colère ! »
« Oublie là un moment… moi je t’aime et c’est ce qui compte, hein ? »
Sa cousine lui avait donné une pichenette sur le nez et l’embrassant sur le front, avait observé avec fierté sa natte.
« Tu es magnifique ! »
Perle lui sourit mais savait qu’elle lui mentait. Elle était trop différente des autres pour être belle. Ses yeux cernés attiraient des regards étonnés, sa peau si fragile des regards dégoûtés. Et c’était sans parler de ses nombreuses peurs et autres défauts qui la hantaient. Sa seule qualité était de ne jamais pleurer devant quelqu’un. Elle attendait toujours d’être seule pour s’effondrer. La petite atteignit enfin le dernier étage… la volière. Qu’y faisait-elle ? Pas grand-chose, elle venait juste ‘voir’. Et ainsi oublier qu’elle était seule. S’asseyant sur un petit banc à l’abri des excréments d’hiboux, elle regardait les nombreux oiseaux volaient, dormir, manger… Une souris morte tomba à ses pieds sans qu’elle ne réagisse. Elle se contenta de l’observer et de regarder la chouette qui la regardait aussi. Perle se pencha finalement pour prendre le cadavre sans crainte et l’observa. Depuis toujours, les cadavres d’animaux ne l’effrayaient pas. Elle ne savait pas pourquoi, amis c’était comme ça, elle en éprouvait juste une profonde indifférence. Tendant la souris morte devant elle, elle appela la chouette qui l’avait fait tomber :
« Aller, viens là. »
L’oiseau l’observait l’air méfiant. C’était toujours comme ça. Les animaux n’aimaient pas Perle. Elle n’avait rien contre eux pourtant, mais eux, ils ne pouvaient que se méfier d’elle. Savoir qu’elle avait en elle du venin de vampire l’aurait peut-être aider à mieux comprendre la situation… mais ses parents s’étaient bien gardés de le lui dire, aussi pensait-elle que personne ne pouvait l’aimer. Tout simplement.
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