[LIBRE] Un peu de silence s'il vous plaît !

Romilly marchait sans but dans les couloirs. Son fier port de tête la rendait visible de tous mais ce qu’on chuchotait sur son passage n’avait rien de très gentil. Romilly était par certains côté admirée, elle était belle dans le genre beauté classique, intelligente et assez sportive lorsqu’elle s’en donnait la peine… mais par d’autres côté, on la trouvait insupportable parce qu’elle était froide, dure et la plupart du temps sarcastique. Elle n’avait pas énormément d’amis et elle ne pensait pas en vivre plus mal pour autant. Elle était froide par nécessité, si elle ne l’était pas devenue, elle n’aurait jamais pu survivre jusqu’à cet âge. Ne pensez pas qu’elle avait eu une enfance très malheureuse, ce n’est nullement le sujet de mon propos, il se trouve seulement que Romilly est quelqu’un de bien plus fragile qu’il n’y paraît et elle aurait fait n’importe quoi pour ses proches. Réellement n’importe quoi. Du coup, elle aurait été prête à se sacrifier pour n’importe lequel de ses amis (vrais amis, pas juste camarade de classe s’entend) et cela lui faisait peur. Du coup, elle réduisait toujours au minimum le nombre de personne qui pouvait l’approcher, c’était une nécessité psychologique, une forme de protection. De toute façon, Romilly ne pensait pas que l’humanité soit bonne par nature. Elle avait lu Rousseau et l’avait trouvé stupide. L’homme né mauvais, l’homme est un animal à qui on apprend la civilisation, de fait, il est mauvais, car un animal tuera sans distinction. Le fera-t-il avec la conscience du mal ? Peut-être pas, mais ça ne changeait rien aux faits. Romilly détestait donc tout le monde par principe, elle trouvait que c’était bien plus simple comme ça, et elle attendait toujours qu’on lui prouve qu’elle se trompait. Autant dire qu’elle pensait qu’elle pourrait attendre longtemps, mais après tout, pourquoi pas hein ?

Songeant à ça tandis qu’elle remarquait des chuchotements sur son passage, elle serra les poings. Romilly ne baissant jamais la tête, et bien qu’elle n’aimât pas qu’on la remarque, elle ne voulait pas le leur montrer. Elle n’était pas meilleure qu’eux, mais eux qui n’étaient que des êtres sans valeur la jugeait… cela la rendait claustrophobe rien que d’y penser. De ce qu’on a dit précédemment, vous comprendrait aisément qu’elle n’appréciait pas plus que ça la foule… aussi vous imaginerez tout aussi facilement son soulagement lorsqu’elle atteignit une partie moins fréquentée du château.

Elle profita de ce moment de répit pour s’asseoir sur les marches (avec prudence pour que sa jupe ne glisse pas sur ses cuisses et en dévoile plus que nécessaire) et ferma les yeux pour apprécier pleinement le silence après les chuchotements des minutes précédentes. Malheureusement, rapidement, un grand bruit de pas résonna derrière elle. Elle tourna la tête et essaya de scruter dans la pénombre de cette partie mal éclairée du château la personne qui se trouvait là. Comme sa vue ne lui permettait pas de réussir à identifier l’intrus(e), elle éleva la voix. « Qui est là ? » Romilly avait une voix très particulière, légèrement rauque, qui n’était pas en accord avec le reste de sa personne. Mais cette voix avait une histoire… que nous vous raconterons peut-être une autre fois !

Le soleil était bien trop ensoleillé pour aller dehors, les élèves qui traînaient dans les couloirs ne me disaient rien qui vaille. Cela faisait environ une heure que je marchais dans l'enceinte du château pour trouver un endroit tranquille mais rien. Pas un seul lieu où je pouvais être seul pour écrire ou pour somnoler. Je retournais dans la salle commune, décidant d'ôter ma robe de sorcier pour quelque chose de plus classique. Je pris un jean large arraché, un débardeur blanc et un sweat noir accompagné de baskets blanches puis je m'habillais en vitesse.
Je n'avais pas réussi à dormir, le bruit du tic-tac du dortoir des garçons me dérangeait de plus en plus. Et moins je me concentrais, plus le bruit résonnait dans mon cerveau pour m'empêcher de dormir. J'avais beau essayer toutes les positions pour dormir tranquillement, le tic-tac partait et revenait sans cesse. Heureusement, aucune cerne n'était apparu sur mon visage, sinon, je ne serai pas sorti de la salle commune. J'avais erré à l'intérieur de Poudlard pendant longtemps avant d'entré dans une salle. Ouuups...Des amoureux... Excusez-moi ! Je n'interviendrais plus ! --' Ils ne pouvaient vraiment pas trouver meilleur cachette ? Tout le monde pouvait les trouver...Et il avait fallut que ça tombe sur moi ! Bon sang ! Il y avait bien trop de monde dans les couloirs, j'avais besoin de calme, de solitude alors pourquoi tout ces gens restaient et chuchotaient en regardant n'importe qui. Un regard se posa sur moi, deux jeunes filles souriaient bêtement, il fallait que je leur fasse peur ou elles allaient arrêter de me regarder ? Je mis ma capuche sur ma tête et continuais de marcher en fixant le sol. Comment osaient-ils ? J'avais retenu chaque visage de chaque personne, une vengeance personnelle allait devoir avoir lieu ! C'est vraiment mal élevé de dévisager les gens, surtout quelqu'un comme moi ! C'est pas comme si on pouvait me parler facilement ni me regarder comme si de rien était, il fallait mon accord...

J'arrivais enfin dans un lieu tranquille, un couloir. Les personnes qui étaient installés contre les mûrs étaient plutôt calme, il fallait que je me pose sur les escaliers un instant, que je soupire de toutes mes forces pour me calmer. Je continuais d'avancer tranquillement, cherchant à faire le plus de bruit avec mes pieds, les laissant claquer dans une danse sans fin. Je n'avais jamais remarqué que le couloir était sombre, et cela m'avait étonné de constaté qu'on y voyait très mal. Une voix retentit soudainement, brisant le silence réconfortant qui s'était épris du couloir.
_Qui est là ? Avait dit la voix rauque mais féminine.
Je souris avant de répondre.
_Je suis un loup qui cherche une brebis égarée, l'aurai-tu vue par hasard ? Dis-je d'une voix toute miel avant de m'approcher de la jeune fille.Non, sérieusement, je suis Alexander Mc'Loughlin, et vous...jeune fille ? Répondis-je en souriant sadiquement avant de regarder la jeune fille d'où j'étais, une idée derrière la tête. Je m'étais arrêter à un ou deux mètres d'elle mais ce n'est pas pour ça que mon regard devenait plus doux non ! Il restait impassible, sans émotions pour le moment.

Romilly ne trouva pas la réflexion sur la brebis amusante, elle ne se sentait pas l’âme d’un chaperon rouge et de toute façon dans le conte comme dans la vie, les loups sont toujours simplement des beaux parleurs. La blondinette plissa les yeux pour apercevoir la personne qui arrivait vers elle et l’amabilité n’étant pas une de ses qualités (elle était froide par nature), elle conserva une expression neutre, sans l’ombre même d’un sourire.

« Non, pourquoi, j’aurais du ? » Demanda-t-elle en fixant toujours le nouvel arrivé dans le couloir de son regard inexpressif. Elle ne prenait pas au sérieux la question mais elle y répondait quand même simplement… parce que c’était sa manière de faire, en quelque sorte. Il aurait été difficile d’expliquer pourquoi elle avait accepté de répondre à quelque chose qu’elle trouvait idiot. Cela n’avait rien à voir avec une impulsion, c’était quelque chose d’encore différent. Elle s’imaginait seulement que c’était le meilleur moyen pour retrouver solitude et silence, que ce soit le cas ou non étant à vérifier dans les instants qui suivraient. Elle ne connaissait pas le garçon en question bien qu’il fût, maintenant qu’elle le regardait, probablement de sa maison vu l’écusson qu’il portait sur son uniforme. Romilly ne parlait pas assez à ses camarades pour mettre un nom à ce visage mais ce n’était pas la peine, il s’en chargea.

« Romilly Sharp. » Répondit-elle pour clore la partie présentation. D’ailleurs, elle n’était pas beaucoup plus jeune que lui à vu de nez, même si la pénombre environnante ne lui permettait pas d’observer beaucoup plus son interlocuteur. Décidant que de toute manière, elle s’en fichait (Romilly ou comment mettre au placard une question en deux secondes), elle se serra un peu plus contre le mur et fit un geste de la main pour inviter son camarade à passer.

« Tu voulais passer je crois, alors vas-y. » Non qu’elle l’empêchât réellement de passer, mais elle supposait que cette invitation le ferait partir, ou du moins l’espérait-elle, parce qu’après avoir supporté ses camarades durant les cours, elle n’en pouvait plus, et tout ce qu’elle voulait c’était qu’on la laisse dans l’obscurité profiter d’un peu de calme et de silence avant de remonter vers la tour des serdaigles qui, comme toujours, fourmillerait d’activités qu’elle n’aurait pas le cœur de partager. Elle pouvait rejoindre son dortoir mais ses camarades n’étaient pas des plus silencieuses non plus, à croire que faire du bruit est un signe distinctif des élèves de cette école, lorsqu’elle était à Durmstrang, il lui semblait que les gens étaient… silencieux ? Pas tout à fait, mais plus qu’à Poudlard en tout cas. Peut-être que c’était parce qu’il ne faisait pas assez froid en ce cas ? Elle devrait essayer d’éteindre la cheminée un jour pour voir !

Je sentais très mal sa réponse, elle me fixait bizarrement, un peu comme les Serpentard femelles lorsqu'elles ont repérés une personne à embêter ou à traumatiser, mais ce n'est pas comme ça qu'elle allait pouvoir me faire peur oh non ! Il en fallait plus pour apeuré un Mc'Loughlin !
Cette jeune fille me remballa comme si j'étais qu'un vulgaire nain de jardin. Je la regardais puis haussais les épaules, je n'allais pas m'énerver contre une fille... Enfin, faut dire qu'elle n'avait pas intérêt à pousser le bouchon trop loin.

_Je n'pense pas. Je ne cherche personne, c'était histoire de commencer une conversation, je vois que tu n'as aucun sens de l'humour...Dommage. Lui répondis-je en la regardant de haut.

Pour qui se prenait-elle ? Ce n'était pas une princesse en danger à ce que je sache, alors pourquoi tant de froideur dans ses réponses ? Je n'avais rien fait de mal. Je repensais de temps en temps aux premières personnes qui avaient osés me parler comme ça...Heureusement, j'étais devenu plus sérieux et plus patient sinon elle aurait déjà dévalé les escaliers avec sa baguette vite fait bien fait et j'aurai pu reprendre ma route tranquillement. Pourtant, son aspect "sadique" pouvait peut-être cacher autre chose, une fille fragile ? Une fille idiote ? Quoi que non... J'avais vu son emblème, elle était à Serdaigle, donc elle était surement intelligente...mais pas autant que moi, c'est sur (rire). Elle se présenta, son nom était donc Romilly Sharp. J'avais entendu pas mal de personnes parler d'elle, certains disaient qu'elle était bizarre, mesquine... D'autres qu'elle était sympathique, mais pour le moment, je ne voyais rien en elle qui prouvait ce que l'on m'avait dit. Après m'avoir dit qui elle était, elle se poussa légèrement puis me regarda en pointa sa main vers le bas des escaliers. Passer ? Moi ? Pas du tout ! Je la regardais puis souris.

_Ceci est très aimable à toi mais je voulais rester, et ce n'est pas parce qu'une jeune fille est ici que je vais me retirer. Ne t'en fais pas, je vais juste m'installer là-bas sans rien dire, au moins tu seras tranquille pour retourner à tes occupations, si tu es assez intelligente pour faire ça et ne rien répondre... Lui dis-je en souriant avant de l'esquiver comme si elle avait la peste. Je m'installais au bout de six marches puis collais ma tête contre les barres. Je voulais du calme, de l'ombre, pouvoir dormir un peu, mais bon, vous savez tous que dans une rencontre comme celle-ci, tout peut dégénérer à tout moment...

« Aucun, en effet. » Elle ne faisait qu’énoncer une vérité, Romilly n’avait aucun sens de l’humour et le savait, ça ne l’offusquait pas qu’on le lui fasse remarquer, elle aurait au contraire trouver malséant qu’il prenne sa remarque pour une plaisanterie. Romy était tombée du haut d’une tour autrefois et à cause de cet incident elle s’était retrouvée obligée à changer d’école, à quitter tous ses amis et à atterrir dans un établissement très loin de chez elle. Si elle avait eu un semblant d’humour un jour, il avait disparu le jour où elle était tombée, sauvée miraculeusement mais bien mal en point. Machinalement, elle remit en place une mèche de cheveux, et résista à la tentation de fermer à nouveau les yeux. Cela aurait été plaisant mais la solitude n’en était plus une et le silence devenait absent lorsqu’un tiers était présent. Même s’il lui disait maintenant qu’il allait se taire, elle savait que rien que le bruit de sa respiration l’ennuierait puisqu’elle cherchait un calme absolu, un néant où elle pourrait reposer son esprit après un surplus d’agitation… Elle n’avait pas besoin d’autant autrefois mais les choses avaient changé maintenant et plus elle grandissait, plus elle devenait misanthrope.

Pour ce qui était de ne rien répondre néanmoins, elle ne se fit pas prier, Romy ne parlait jamais beaucoup et elle détestait gaspiller sa salive. Priant tout de même pour qu’à un moment donné ou à un autre il finisse par se lasser d’être ici à simplement ne rien faire, elle posa la tête contre le mur et ferma de nouveau les yeux. Ce n’était pas parfait mais c’était toujours mieux que rien.

Un temps indéfini aurait pu passer ainsi mais du bruit se fit entendre dans le couloir attenant, Romilly soupira bruyamment et fronça les sourcils, chose inhabituel sur son masque inexpressif. Elle commençait à croire qu’elle ne trouverait jamais un semblant de calme dans cette maudite école ! A moins que ce ne soit simplement l’endroit qu’il lui faille changer… « Je devrais songer à changer de lieu de repos… » Dit-elle dans un murmure parfaitement audible pour elle-même, légèrement agacée que sa quiétude fut encore une fois troublée et, plus surprenant encore, le signifiant clairement par le ton de sa voix. Mais le bruit s’éloigna et personne d’autre ne pointa le bout de son nez. Encore heureux me direz-vous puisque deux, pour Romilly, c’est encore un de trop !

*Aurora avait sérieusement besoin de se dégourdir les jambes. Elle sortit donc de son bureau et veilla à laisser un mot sur la lourde porte en bois indiquant qu'elle était absente. Un collaporta fut murmuré puis l'anglaise se mit à parcourir les couloirs, ses pensées vagabondant bien loin des lieux. La professeur d'Astronomie avait toujours préféré les lieux ouverts, en liens avec les plantes et le ciel. Petite déjà, la blonde avait manifesté un intérêt certain pour la botanique et les sciences des cieux, se rendant compte de la magie qui l'habitait lorsqu'elle avait réparé l'oculaire de sa lunette astronomique. A cette évocation, la jeune femme eut un sourire, sourire qui ne faisait qu'extériorisé son humeur. La belle se demanda pendant un instant ce qu'elle faisait dans les couloirs, particulièrement vides d'ailleurs mais se résigna bien vite. Son prochain cours aurait lieu dans une heure et ce laps de temps n'était absolument pas suffisant pour celle qui souhaitait profiter de la météo clémente.*

°Bon!°

*Ses pas la menèrent malgré elle vers une portion de couloir occupée par deux élèves. Décidant qu'il faudrait bien se rapprocher de ceux qui effectuaient de si bons devoirs, la Sinistra s'arrêta, son humeur beaucoup trop joviale et légère pour remarquer l'expression particulière qu'arborait le visage de l'élève.*

- Bien le bonjour mes chers élèves. Comment allez vous en cette journée ensoleillée?

*Parler du beau temps n'était pas pour Aurora un geste inconscient. Elle en avait besoin. L'anglaise sourit aux deux élèves, remarquant l'expression peu attrayante visible sur les traits de la fille et les sourcils légèrement froncés du jeune homme. Dérangeait elle?
Une seule seconde suffit afin que la jeune femme réponde à cette question informulée. Un professeur ne gênait jamais. Tout élève lui devait le respect et même l'hypocrisie.*

°Quel métier fabuleux tout de même!°

*La déesse blonde fit rouler sa baguette entre ses deux paumes, ses yeux émeraudes perdus dans le vague avant de répondre de sa voix enjôleuse.*

- Pardonnez mon impolitesse. Je suis le professeur SINISTRA, la nouvelle enseignante d'Astronomie. J'ose espérer que votre accueil sera des plus cordial.

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