[Intrigue] Rire à en mourir [Terminé]

Le cours de Sortilèges terminé, Ethan ne se fit pas prier pour en sortir. Oui, le Serpentard n'aimait pas les cours, ce n'était pourtant pas faute de vouloir être attentif ! Mais allez savoir pourquoi, il n'accrochait pas. Les cours c'était si pénible, si long et si ennuyeux ! Ça servait à rien en plus ! Vous vous voyez vous, dans 10 ans, en train de transformer un cure-dent en aiguille ? Bon...

Le Serpentard sortit donc dans le couloir et se noya dans la foule d'élèves. Qu'est-ce que ça pouvait être nul les sortilèges, mais vraiment ! Et l'autre, Flitwick là, aussi passionant qu'une glousse de Snargalouf tellement il est mou ! Non mais aussi, comment vous voulez être studieux, en cours, quand même les profs n'y mettent pas du leur ! Forcement, avec ça, on ne peut pas avoir des élèves motivés, c'est logique. Enfin si, certains l'étaient, les premiers de la classe qui n'avaient pour eux que leur livres et leurs répliques cultes « Oui moi, professeur ! Je sais !! ». Mais ça c'était une autre histoire ! Parce que si Ethan n'était pas bon en cours, il avait d'autres atouts, et il savait les utiliser en temps et en heure (pas là donc).

Le vert et argent marchait donc tranquillement, quand il apperçut de petits crétins de premières années qui se battaient. Un Serpentard et un Gryffondor, on pouvait le voir à leurs cravates. En toute logique, Ethan aurait été pour le Serpentard, mais il fallait savoir qu'Ethan Templeton vallait mieux que ça, ainsi, il ne s'arrêta pas. Un sang pur de son nom ne devait pas s'attarder à des choses aussi insignifiantes qu'une vulgaire bagarre de couloir ! Non ! Lui devait mépriser tout ce qui passait et se montrer digne à son rang Histoire de rabattre le caquet à De Montvermeil.

Le Serpentard quittait la scène de duel quand il sentit une chose brutale, froide et vive, dans son dos. Ethan ne le savait pas mais les deux garçons – de première année – qui se battaient dans le couloir avaient usé de magie et un des sorts avait fusé dans la foule. Manque de bol, c'est sur Ethan que ça tombait. Sans comprendre ce qui lui arrivait (de toute manière il n'en eut pas le temps) un fou rire commença à piquer Ethan sans que celui ci ne puisse le contrôler.

« Aah Aah Aah ! Aah Aah Aah !! »

Le rire d'Ethan se faisait entendre tout autour de lui et les autres élèves le regardait en souriant, comprennant qu'il venait d'être la victime des deux crétins de 1ère année. Le Serpentard voulut sortir sa baguette pour se venger de ces deux misérables insectes qui avaient osé le frapper d'un sortilège, mais il savait à présent qu'il ne pourrait pas articuler une formule. Il était bien trop sous l'effet du sort pour faire autre chose que rigoler.

« Aah Aah Aah ! Aaaah Aaaah !! »

Les mains sur ses cotes comme pour faire cesser le rire, Ethan n'eut pas d'autres choix que de partir pour quitter la foule qui le regardait à présent beaucoup trop pour tenter d'aller réclamer de l'aide ailleurs. Quelqu'un connaissait bien un sort pour arrêter ça non ? Quand même ! L'envie de rire était à présent dans tout Ethan, qui ne pouvait se contrôler et respirait maintenant avec difficulté. Le fou rire était si intense qu'il ne pouvait que faire ça, ni parler, ni faire quoique soit d'autres hormis marcher. Et encore, il le faisait mal ! Ethan arriva enfin à l'embranchement d'un couloir et tourna, pour que la foule grouillante d'élèves ne soit plus un problème pour sa réputation (qui en avait prit un coup là).

Daël lisait dans un coin quand il avait été obligé de quitter son recueil de poème à cause du bruit alentour. La cause de tant de vacarme ? Une simple bagarre entre quelques élèves dissipés. Bah, Daël avait déjà fait bien pire, il n’allait pas leur jeter la pierre. Toutefois, il vit qu’un Serpentard avait été touché malgré lui ce qui n’était pas génial… Il aurait voulu l’aider mais malheureusement, il disparu plus vite que la foule ne s’amassait. Poufsouffle dans l’âme – n’en déplaise à ses frères – il suivit le Serpentard et quand enfin il réussit à en être assez proche, il sortit sa baguette et lança un sonore « Finite incantem » qui fonctionnait pour presque tout les sorts de base et qui, effectivement, fit effet. Heureusement que ce n’était quand même qu’un sort jeté par un premier année car dans certains cas il faut juste attendre que ça passe et c’est tout.

« Tu vas bien ? » Demanda-t-il alors sincèrement inquiet pour son camarade. Il était visiblement plus jeune que lui, 13 ans tout au plus, peut-être moins, et Daël était un peu plus grand que lui. Comme il ne portait pas sa cravate ni sa cape de sorcier, il y avait des chances pour que le Serpentard le prenne pour un de ses frères – peut-être Davel – mais le jeune homme avait l’habitude. Il était la copie conforme de ses frères et il en jouait souvent. D’ailleurs, pas plus tard que le matin même, il avait lu une lettre d’amour envoyé par hibou à son frère mais atterrit par hasard dans son assiette (même les Hiboux Magiques se plantaient, c’est vous dire) et il avait été à la rencontre de la demoiselle. Elle était loin d’être laide, elle avait même un certain charme. Il s’était baissé sur elle et s’était fait passé pour son frère en déposant un baiser sur sa joue. Puis, il avait avoué ne pas être Davel (et oui, c’était pour lui), il avait demandé à la jeune fille si cela la dérangeait et elle était tellement troublé par le charme made in Hemmigway qu’elle avait répondu que non. Elle n’avait gagné contre ça que son mépris. Elle avait de la chance d’être tombé sur lui et pas sur Damon car cela aurait été une tout autre histoire… Lui, il s’était contenté de lui dire que les triplés ne voulaient pas d’un amour interchangeable et qu’elle ferait mieux de se faire discrète si elle ne voulait pas voir son cher Davel lui briser le cœur. Elle lui avait dit qu’il était horrible et qu’il n’avait pas sa place à Poufsouffle. Cela avait laissé Daël de glace. Bien que son nom signifie « celui que Dieu juge », il ne se sentait jamais jugé par autrui, ils n’avaient aucune valeur à ses yeux. Personne ne le valait lui ou ses frères. Orgueilleux ? Certainement. Ce qui ne faisait pas pour autant de lui un mauvais Poufsouffle car sinon, il aurait laisser ce pauvre petit s’étouffer dans son rire… ce qui n’avait pas été le cas. Encore heureux pour le principal concerné !

[517]

Ethan se sentait bien évidemment soulagé d'à présent ne plus être visible par la quasi-totalité des élèves de Poudlard (au moins). D'un, le couloir lui permettait de ne plus être vu, mais surtout ne plus être entendu. Parce que quand on vous jette un Rictumsempra, croyez-moi qu'on vous attends à une distance plus que raisonnable. Le Serpentard était donc caché à l'angle du couloir, riant aux éclats, les larmes lui coulant même des yeux, quand il sentit comme un grand vide en lui. Un garçon venait d'approcher (à la voix, juste) pour lui lancer un Finite Incantem plus que bénéfique. Ethan cessa de rire, releva la tête vers le jeune homme qui venait d'approcher, et resta une seconde sans parler, encore sous le choc.

Il le connaissait, pour sur qu'il le connaissait lui, et il lui devait d'ailleurs une fière chandelle. C'était Davel, Davel Hemmigway, un garçon de sa maison. Quoique... Davel n'avait pas des frères triplés ? Si, il les avait déjà vu en sa compagnie ou avec Raphaëlle, oui, à présent ça lui revenait. Un à Gryffondor et un à Poufsouffle, si la mémoire d'Ethan était bonne. Quand le jeune homme (il était en 4ème année) lui demanda s'il allait bien, Ethan compris immédiatement qu'il ne s'agissait ni de Davel, ni de celui de Gryffondor. Pour avoir parlé au moins une fois (enfin parlé, façon de dire hein...) avec Davel, il était clair que ce n'était franchement pas le genre à se soucier des autres, idem pour le Gryffondor. Celui ci était donc à Poufsouffle, mais impossible pour Ethan de se différencier le Daël du Damien... Impossible.

« Oui. Merci à toi, beaucoup. »

Ethan avait pour ainsi dire pété la honte, et pour un jeune homme comme lui, ça relevait du pur drame. Si attaché à l'image qu'il véhiculait, Ethan devait bien admettre que cette histoire était passablement humiliante, mais bon, passons, mieux vallait changer vite de sujet, pour oublier les conséquences plausibles qui pourraient en découler.

« Toi, je te connais. Tu es ou Damien ou Daël, mais impossible de m'en rappeler. Tu es à Poufsouffle, c'est ça ? »

Ethan était presque dans le vrai, mais bon, il ne fallait pas non plus le surestimer, hein ! N'allez pas croire qu'il retient le nom de tous les frères et soeurs de ses connaissances, sinon il n'aurait pas fini ! Déjà il avait retenu le nom et le prénom de Davel et Daël, ça se ressemblait ok, mais faut pas non plus trop pousser.

Ethan le regarda donc avec un sourire et essuya ses larmes d'un revers de manche. Il était sacrément sympa de l'avoir aidé, lui! Ethan lui, ne serait jamais venu au secours d'un Poufsouffle et ce en dehors du fait qu'Ethan ne sait pas utiliser le Finite Incantem, même si il l'avait supplié. Il fallait dire que tout le monde n'était pas attaché à l'image comme Ethan, et que, l'un dans l'autre, aider quelqu'un était loin d'être une honte. Le jeune homme préféra tout de même ne rien dire de plus, puisque le Poufsouffle en face de lui avait surement du voir la bataille et ainsi comprendre ce qui s'était passé. Parce qu'on ne pouvait pas deviner qui était sous sortilège quand il rigolait aux éclats, et fort heureusement ! Vous imaginez une école où tout ceux qui rigolent reçoivent un sortilège d'annulement de sorts ? On aurait pas finit...

Bien, en voilà un qui venait de se payer la honte de sa vie mais qui tentait encore de faire le fier. Enfin, du moins un minimum. Daël trouvait ça drôle les gens comme ça. Peut-être parce que ses frères étaient taillés dans ce modèle mais il trouvait que la fierté avait quelque chose de pesant et de fatiguant. Lui, il s’en fichait bien de son honneur. A la limite, il préférait une bonne honte pas fatiguante à se démener pour garder la tête haute. D’abord, il n’avait besoin de rien pour rester la tête haute, il considérait que seul le jugement de ses frères avait de la valeur – et encore ! -. En résumé, il trouvait le petit Ethan amusant mais il resta impassible.

« De rien. C’était gratuit. » Répondit-il pince sans rire à son vis à vis. Mais voilà qu’il essayait de deviner qui il était. Bien, c’était plutôt pas mal pour un débutant ! Mais il faut dire aussi que Daël était le seul des trois susceptible de venir en aide à quelqu’un. Damon serait passé à côté sans un regard et Davel se serait marré du spectacle. Il y avait des jours où en y pensant, il valait mieux être du côté des Hemmigway que contre eux.

« Daël. Et mon frère s’appelle Damon, pas Damien. Enfin si c’est que tu confondais. » Parce qu’il ne fallait pas charrier quand même, un prénom c’est important… surtout que dans le cas des trois frères, c’était quasiment la seule chose qui les différenciait sur leur carte d’identité. Même nom, même lieu de naissance, même adresse… il n’y avait que le prénom qui changeait et pour Daël c’était important car même s’il était un morceau des triplés, que cela faisait partie de sa personnalité, il était aussi une personne à part entière. A une époque, ça l’avait même rendu triste que ses parents ne sachent pas le différencier d’avec ses frères… mais plus maintenant, preuve qu’il avait grandi. Mais si un jour il se trouvait une copine, la condition sine qua non serait qu’elle le reconnaisse lui au milieu de ses frères.

« Poufsouffle oui. La seule maison capable de venir en aide à autrui sans arrière pensé. Si ce n’est pas mignon… » Parce qu’il était tout à fait conscient que si la situation était inversé, il aurait pu se brosser pour que le jeune Serpentard lui vienne en aide. Bah, il s’en moquait, mais ça l’agaçait toujours un peu ce culte du chacun pour soi dans les autres maisons. Chez Daël, il semblait plus normal que les gens s’entraident quand ils en avait la possibilité… Ptet pas au prix de leur vie – faut pas déconner – mais dans la mesure de leur capacité…

« Enfin, tu as l’air en forme. C’est… » Il chercha le mot. « Rassurant. » Même s’il n’en avait rien à faire dans le fond mais il se voyait assez mal l’expliquer à Ethan. Bon, il s’était quand même réellement inquiété mais maintenant c’était fini, dans la petite tête brune du Poufsouffle, tout était déjà passé à autre chose. S’il restait c’est parce qu’on lui avait demandé son nom, rien d’autre.

Il y avait bien évidemment des raisons au comportement assez particulier d'Ethan, bien évidemment. Enfin particulier, les élèves arrogants et prétentieux étant tellement répandus à Poudlard que le Serpentard passait presque inaperçu, presque seulement, mais il fallait bien se rendre compte que ce genre de comportement était quand même loin d'être normal. Ayant reçu une éducation des plus strictes, Ethan Templeton avait grandit avec pour maître mot la confiance en soi et la dominance constante de la situation.

Là, c'était le cas, et Ethan n'avait donc pas l'intention de tourner en ridicule alors qu'il pouvait fuir. Il avait fuit et ses nombreux regards donnés aux allentours prouvaient qu'il était assez tracassé de ce qu'on pensait de lui. Cette caractéristique là lui portait préjudice parce qu'au fond, Ethan avait toujours eut un... bon fond. C'était dommage de se pourrir la vie avec des attitudes puériles, mais le Serpentard est jeune, et il évoluera, bien évidemment.

« Ah. Daël... Enchanté... »

Au moins, de lui, il s'en rappelerais. En plus il avait l'air plutôt cool, trait de caractère qui plaisait à Ethan. Il était d'ordinaire amis avec des gens froids, sang pur, et intouchables, mais en réalité il préférait la compagnie des gens sympathiques. C'était ainsi qu'étaient les vrais amis en fait, selon Ethan du moins.

L'esprit vif, Ethan ne mit pas beaucoup de temps à dire ce qui suivit. Deux filles étaient en train de pleurer non loin d'eux. Ethan savait pourquoi. Ça touchait tous les étudiants de Poudlard et il n'y avait pas de raisons que certains soient épargnés. Daël devait surement connaître ça, ces disparitions. D'ailleurs, Ethan avait clairement entendu deux 4ème années en parler, la veille.

« Tiens au fait, tu es bien en 4ème année toi ? Tu dois connaître le garçon qui a disparu hier... Delaforêt ? Sa soeur est dans la classe de ma cousine, à Poufsouffle, aussi... »

Célia lui avait dit la veille que ce garçon là avait disparu à proximité du parc, un de plus. C'était que c'était vraiment flippant tout ce qui arrivait là ! Le Serpentard aussi courageux fut-il n'était pas du tout tranquille avec ce qui arrivait là. Qui sait, le prochain serait peut être un de ses proches ! Ça c'était directement à exclure ! Personne ne s'en prennait aux Templeton, how ! Il ne fallait pas pousser non plus ! D'ailleurs en y repensant – ce qui n'avait rien de rassurant – des sangs purs avaient été touchés. Comme des Serpentard en fait. A vrai dire, tout le monde avait été touché, qu'il soit jeune ou vieux, Serpentard ou Gryffondor et que son sang soit mélé ou pas.

Tandis qu'il parlait, Ethan prit naturellement une pause décontractée. Il ne faisait pas ça pour se faire bien voir à l'inverse d'habitude mais par pur réflexe. Quand il se sentait bien, il réfléchissait guerre à ses actes, ce qui ne lui était pas arrivé depuis perpette, en fait. Le Serpentard appuya donc son bras sur le mur (sa main exactement) et écouta le jeune homme. Le sujet des disparitions d'élèves était en fait assez flippant, et en parler avec quelqu'un de plus vieux était légèrement rassurant. On se sentait moins en danger, même si au fond, en parler ne ferait peut être pas avancer les choses.

Daël était effectivement cool. Pas dans le même sens que ses frères, non. Davel et Damon étaient plus… comment dire ? Froids. C’était cette même froideur qui les rendait si cool, si classe, avec Daël c’était plutôt son côté je m’en foutiste. Attention ! C’était très différent du comportement des deux autres parce que Daël était quelqu’un de chaleureux, il se souciait même réellement du sort d’autrui, toutefois, son propre sort l’indifférait. On pouvait lui dire n’importe quoi, ça semblait glisser sur lui comme un savon de marseille sur une pente lisse et mouillée. C’était à peu près ça, si le savon était l’opinion des autres, Daël serait la pente éclaboussée depuis tant d’année par sa ressemblance avec ses frères mais lisse car incapable de pensées mauvaises… doux… Oui, il était tout simplement doux. Ce qui n’empêchait pas la moquerie, très loin de là !

Mais là, il n’avait plus envie de rire. Ethan lui parlait des disparitions et presque au même moment, un couple passait près d’eux en discutant eux-même. Le regard azur du beau brun se durcit, voire s’assombrit. Il fronça les sourcils et hocha douloureusement la tête. « J’en ai entendu parler oui… comme tout le monde. » Ajouta-t-il en désignant le couple qui s’éloignait. ce qu’ils disaient n’était pas bête mais en même temps, les faire travailler sur quoi ? A Poudlard les élèves avaient entre 11 et 18 ans, 19 pour les plus vieux. Tant qu’à se chercher des esclaves pourquoi ne pas les prendre chez les adultes ? A moins que ce ne soit parce qu’ils étaient moins bons en magie donc plus maniables… il devait sûrement être difficile sans imperium de faire d’un sorcier adulte son esclave.

« Je ne sais pas quoi en penser. Ce pourrait être tout et n’importe quoi dans le fond… » Il claqua la langue contre son palet, signe qu’il était nerveux et agacé. Son regard se posa sur les deux filles qui pleuraient, il aurait aimé les consoler mais ne savait pas du tout quoi leur dire à cet effet. D’ailleurs c’était bien ça le problème… être préfet c’était amusant la plupart du temps et comme il aimait être seul, il appréciait d’avoir une salle de bain à part, mais le fait est qu’il se sentait aussi assez minable de ne pas pouvoir consoler ceux qui restaient et pleuraient devant lui. Il savait qu’il ne pouvait pas empêcher les disparitions… et de toute façon, ce sont bien plus souvent ceux qui restent qui souffrent vraiment, mais là encore, il ne pouvait rien faire. Il chassa cependant ce défaitisme de son esprit et croisa les bras sur sa poitrine.

« De toute façon, ce n’est pas de notre ressort de nous soucier de ça. On ne peut rien y faire, il faut faire confiance aux professeurs. Je suis certain qu’ils font de leur mieux pour retrouver leurs élèves. » Bien entendu, c’était assez facile à dire comme ça, à froid. Si l’un de ses frères venait à disparaître, peut-être que son discours sonnerait autrement… vraiment très différemment. C’était même presque sûr…


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Ethan regarda les deux filles pleurer et ses pensées furent tirées par un couple de 7ème année qui parlait non loin. Daël et lui-même les regardèrent et écoutèrent sans trop le montrer, ce qu'ils disaient. Faire travailler les kidnappés ? Quelle horreur ! Voilà qui allait certainement terrifier Célia si elle s'imaginait ça de son frère ! Oui, parce que, Ethan avait un cousin qui avait été kidnappé. Il ne ressentait de la peine en fait qu'à l'égard de Célia, parce qu'il ne le connaissait pas tant que ça. Elvin était un Poufsouffle et Ethan n'avait jamais appris à le connaître, en fait, une erreur. S'il ne le revoyait plus, il s'en voudrait très certainement...

« Mouais, mais bon... » Ethan n'était pas convaincu par son explication. Si les professeurs étaient actifs, il n'y aurait jamais eut autant de disparitions. Là, c'était affolant de voir qui avait disparu! Elvin était le premier de la famille, mais si Célia disparaissait ? Ou Madyson ? Ethan s'en voudrait tellement de n'avoir rien tenté... même si le courage, hein, c'est pas trop sa maison. Mais vu que les disparitions avaient toutes lieu dans le parc, Ethan pouvait déjà faire sa propagande pour éviter un maximum les disparitions.

« Mais fait attention hein, va pas trop dans le parc hein... Je sais que vous les Poufsouffle, vous aimez la nature, mais bon, fais gaffe quand même... » Ethan commençait à grandement apprécier Daël. Allez savoir pourquoi. Il n'avait pas capté particulièrement l'attention d'Ethan comme l'aurait fait Raphy par exemple, mais Daël dégageait naturellement quelque chose qui plaisait malgré lui à Ethan. Une bienveillance qui faisait plaisir et qui vous rendait progressivement dépendant. c'est ça, Ethan devient dépendant de Daël En bref, Ethan aimait la compagnie du Poufsouffle Cette année, année des changements pour le plus petit des Templeton.

Ethan fronça malgré lui les sourcils et voulu partir, d'entendre les filles pleurer à côté de lui. Mais, le Serpentard se dit que Daël lui, un Poufsouffle aussi sympa (c'est la maison apparement...), ne devait pas apprécier qu'on n'aide pas son prochain. Ethan lui d'ailleurs se sentait mal à l'aise dans cette situation. Il aurait bien voulu aller aider les deux filles, mais bon voilà il avait peur qu'on le voit. Et surtout s'il ne le faisait pas, il avait peur que Daël le trouve égoïste ou pas digne de faire un bon copain. Et en cet instant là justement, Ethan avait plus que tout envie de passer du temps avec Daël et entrer dans son cercle d'ami. Un gars comme ça, il ne pouvait pas le laisser, quoique que Carlisle en dise.

Le Serpentard adressa un petit signe de la main au jaune et noir et lui dit, rapidement « Je reviens... » Il traversa ensuite le couloir en se dirigeant vers les deux filles et se posta à leur niveau, pas non plus trop près, il ne les connaissait pas. « Et les filles... vous en faites pas, on va les retrouver tout ces disparus... Je suis sûr qu'il ne leur ait rien arrivé. Mon cousin aussi a été kidnappé et je suis sûr de le revoir un jour, et en vie. Les profs font leur possible pour les retrouver vous savez, y'a même des aurors qui vont arriver... » Ethan déversait comme paroles tout ce qu'il aurait voulu entendre si sa cousine avait été kidnappé, ou même Carl'. Au fond, il n'en savait rien, il avait juste des intuitions, pas plus. Autant d'élèves qui disparaissent, ça ne peut pas être l'oeuvre d'un tueur, ce n'est pas possible... Ethan au fond, le sentait...

Daël ne connaissait intimement aucun des disparus. Ce n’était presque que par sa fonction de préfet qu’il était directement touché par les événements. Pourquoi tel et tel personne disparaissait plutôt que d’autres ? Dans quel but ? Encore plus simplement, comment était fait le choix des victimes ? Peut-être au hasard, peut-être pas. Qui pouvait savoir… Personne, c’était le malheur. Les meilleurs sorciers d’Angleterre enseignaient dans cette école et ils ne trouvaient rien. En même temps, ce n’était pas comme si le ministère faisait grand chose d’autres que pleurer sur son sort. L’action n’était visiblement pas le fort des politiciens du coin. Finalement, vu sa tendance à la paresse, peut-être que Daël devrait se choisir une carrière dans la politique. Il ne pourrait pas être pire que ceux là.

Mais revenons-en à Ethan qui disait vraiment des trucs bizarres parfois. « Je ne vois pas pourquoi les Poufsouffles aimeraient plus la nature que les Serdaigles ou les Serpentards, certains Gryffondors sont plus mordus que nous de botanique… Il faut abandonner les clichés mon vieux, c’est démodé de faire comme tout le monde. » Mais passons, ce n’était pas le sujet. « Et de toute façon, je suis préfet, je suis parfaitement au courant qu’il ne faut pas traîner dans le parc. Les cours de botanique justement vont peut-être être suspendu jusqu’à nouvel ordre pour éviter des disparitions sur le chemin de la serre. »

Suite à quoi, Ethan alla se la jouer grand consolateur des âmes égarés et Daël s’approcha, silencieux, parce qu’il s’y sentit forcé. C’était pas cool de la part d’Ethan de parler ainsi. On ne savait pas ce qui arrivait aux disparus, donner de faux espoirs aux proches était presque criminel. Imaginez qu’elles reprennent espoir et que dans deux jours on leur apprenne la mort de ceux qu’elles ont perdus ? Elles ne seront que plus effondrés. Non, on se prépare à la mort, on s’y fait, ça fait moins mal comme ça. Daël n’approuvait pas ce qu’était en train de faire Ethan, cela ne se voyait pas car son expression restait parfaitement neutre, mais on pouvait quand même noter qu’il s’était un peu crispé.

« Séchez vos larmes. » Finit-il par dire d’une voix douce « Nos chers disparus ne voudraient sûrement pas que vous passiez tant de temps à les pleurer. Penser à eux est déjà amplement suffisant. Rejoignez votre salle commune maintenant et baignez vos jolies yeux pour qu’ils retrouvent leur éclat. » Pas de promesse, pas de réconfort réel. Daël était impuissant à les consoler et il n’essaierait pas. Il voulait juste voir cesser leurs larmes et en bon Hemmigway, il usait de son charme pour ça. Ah ! S’il n’avait pas été aussi gentil, peut-être n’aurait-il pas été à Poufsouffle mais plutôt à Serpentard. Il en avait beaucoup de traits. Il manipulait à sa guise, il était charismatique, il maniait le cynisme à la perfection et son ego était presque aussi grand que celui de ses frères. Seul petit hic qui le rendait si Poufsouffle – gentillesse mise à part, que les Serpentards soient forcément méchant est un mythe – il n’avait aucune ambition. Comme dit en d’autres temps, Daël aimait être préfet uniquement pour la salle de bain. Que voulez-vous… On ne se refait pas.

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Daël était apparement vexé de voir qu'il assimilait sa maisons aux plantes vertes. Ce n'était pas totalement glorieux, il fallait dire, ainsi Ethan compris bien que TOUS ne devaient pas avoir une composition près de sa lampe de cheveux. Le Serpentard n'insista donc pas. même si au fond Ethan avait raison, des 4 maisons, c'était depuis des siècles entiers que celle d'Helga Poufsouffle était celle qui se rapprochait le plus de la nature. Daël prit apparement mal aussi le conseil d'Ethan qui n'en était en réalité pas un. Dans un accès de bonté qu'on ne prêtait pas souvent à Ethan, le jeune homme avait laissé transparaitre sa potentielle inquiétude. Loin de lui l'idée de donner des conseils à Daël alors qu'il était bien plus vieux, et qualifié que lui dans ce domaine là. Mais il ne fallait toutefois pas s'étonner de constater qu'Ethan était si abrupt avec autrui. Les rares fois où il était sympathique et gentil, il se faisait remballer par l'interlocuteur, plus ou moins méchamment. La preuve en était, là.

Ce qui aurait pu passer pour une troisième crise de contradiction de la part de Daël surpris assez le vert et argent. Certes ils ne savaient pas ce qui allait arriver aux enfants disparus, mais c'était quand même sacrément plus encourageant de s'accrocher à un espoir que de rester les bras croisés. A croire que Daël n'approuvait pas ce que disait Ethan. Certes ils pouvaient tout à fait ne pas revenir, mais quand à perdre un proche, autant de ne sombrer dans une phase de déprime au moment précis où l'on n'est sûr de rien. Mieux vaut espérer et envoyer des ondes positives, d'un ça peut aider les autres, et surtout ça vous fait sentir bien moins seul.

Les deux jeunes filles semblèrent assez surprises que deux garçons comme ça leur adressent la parole, et bien qu'elles regardèrent Ethan avec sympathie (chose qui changeait), elles écoutèrent ensuite Daël et partirent du couloir, laissant les deux garçons entre eux. Ethan se sentait tellement impuissant dans cette situation que ça l'agaçait profondemment. Certes ce n'était pas dans sa nature d'aider autrui, mais savoir que sa cousine pouvait aller très très mal suite à la disparition de son frère, c'était tout simplement horrible. Elle avait fait quoi dans l'histoire elle hein ? Si son frère avait voulu aller dans le parc en quoi ça devait la concerner ? Et pourtant c'était elle qui en faisait les frais dans cette situation là, avec elle ses frères et soeurs, et son cousin.

« Franchement cette situation c'est juste horrible. On est là on peut rien faire, et y'a quand même des crétins qui continuent à aller dans le parc. » Ethan ne savait plus quoi dire en réalité. Il espérait le soutien de Daël hélas celui-ci depuis tout à l'heure ne semblait pas partager son affection. Au fond c'était peut être très Hemmigway de se la jouer roi des glaces, mais dans ce cas là, Ethan n'avait vraiment pas besoin qu'on l'enfonce encore plus. Peut être que si Daël était sympa, il accepterait d'aller réconforter Célia dans sa salle commune, du moins la surveiller de loin. Mais Ethan en doutait, il n'avait pas l'air tellement à l'aise pour aider autrui, un peu comme lui au fond. Espérons que ça changerait. Après tout il était préfêt, ça devait bien le changer à la longue non ? Regardez Lane.

La vie n’est jamais facile pour ceux qui rêvent. Et Daël en faisait partie, il détestait plus que tout qu’on l’oblige à reprendre pied dans la réalité. Cela étant, soyons bien clair, il détestait la chose, pas les gens. Pour que Daël prenne en grippe quelqu’un, il faudrait qu’il fasse quelque chose de très grave comme faire du mal à sa famille ou quelque chose comme ça. Détester quelqu’un, ça demandait vraiment trop d’énergie. Soupirant, puisque Ethan voulait absolument parler, le jeune préfet croisa les bras sur sa poitrine et leva les yeux au ciel une micro seconde. Le Serpentard était sympathique mais c’était le sujet qui dérangeait le Poufsouffle. Parler, parler, ça n’arrangerait rien, ce qu’il faudrait se décider à faire à un moment ou à un autre ce serait agir. Harry Potter l’avait montré en son temps, ce n’était pas parce qu’ils étaient des élèves qu’ils étaient des incapables. Ils pouvaient faire autant si ce n’est plus que des adultes. Qui se méfie des élèves après tout ? Sûrement pas celui qui les enlevait en tout cas.

« Certains n’ont simplement pas conscience du danger, ou ils s’imaginent que ça n’arrive qu’aux autres. » Et malheureusement, ce n’était pas le cas. Enfin, sauf si le kidnappeur avait un plan, une stratégie… La seule certitude c’est qu’il ne s’intéressait qu’aux mineurs. Il n’y avait aucune disparition à déplorer chez les jeunes adultes de l’école encore en septième année. « Peut-être que ce serait à nous les préfets de faire quelque chose… mais ce n’est pas dans les projets immédiats… J’espère que ça viendra. » Non que Daël ait l’âme d’un justicier, ça aussi c’était trop fatiguant, mais rester à attendre d’être le prochain sur la liste des disparus ça n’avait juste rien d’intelligent, il fallait bien en être conscient.

« Bon allez, viens, je vais te raccompagner à ta salle commune. On ne sait jamais vu ta chance aujourd’hui. » Ethan semblait avoir un mauvais karma pour s’être pris ce sort qui ne lui était pas destiné dessus. Le Poufsouffle pria intérieurement pour que ce soit juste ce jour-là, ça le rendrait un peu triste quand même que le blondinet entre dans la liste des futurs disparus et maintenant on sait pourquoi Daël s’en va en guerre. Pour un Serpentard, il était plutôt gentil. Enfin, après, pour un triplé Hemmigway, la gentillesse c’était une valeur très surfaite. Il n’y avait pas plus sympa au monde que ses frères pour Daël mais il savait bien que c’était parce que c’était lui. Damon et Davel, sorti de leur cercle, n’étaient pas franchement des anges… Fallait pas se voiler la face. N’empêche qu’avoir grandi avec eux faisait qu’on devenait assez peu difficile sur le caractère des gens.

Ils commencèrent à arpenter les couloirs étrangement vides et calmes. Daël détestait peut-être cette ambiance encore plus que d’être sorti de ses rêveries… mais pourrait-il un jour retourner dans la tranquillité de son petit monde intérieur ? Il commençait à en douter… Finalement, peut-être qu’une salle de bain ne valait pas un insigne et qu’il devrait raccrcoher avant de faire uen bêtise plus grosse que lui… Trop tard !