[ Aveux et Confessions ] - PV

Le mois de décembre était à présent bel et bien installé. Londres, sous une de ses premières épaisse couche de neige vivait au rythme ralentit d’un hiver qui se faisait de plus en plus proche. L’époque où les arbres se dévêtaient semblait déjà être bien lointaine. La nuit était déjà tombée sur la capitale anglaise lorsque le clocher sonna dix neuves heures. Charline poussa la porte de l’appartement dans lequel elle vivait avec son petit ami depuis plus de trois mois déjà. Le jeune couple formé par Grégory Eragon et Charline Spencer avait en effet survécu à l’été passé, après un nombre certains de péripéties. Pourtant, malgré tout, ils étaient encore ensemble et ce, pour le plus grand plaisir de la jeune femme qui posait son sac sur la table basse, une fois la porte refermée derrière elle.

Ils s’étaient séparés au mois de juin, suite à l’attaque de Poudlard. Ils s’étaient remis ensemble pratiquement un mois plus tard. C’est après un nouveau mois encore, que Grégory avait avoué à Charline ce qui lui était arrivé le jour de l’attaque de Poudlard. La jeune femme, bien qu’elle n’en n’ait jamais été sûre à 100% avait déjà eu de gros doutes sur ce qui était arrivé à de son aimé, aussi avait-elle bien réagi à l’annonce de la nouvelle. Doucement, elle avait passé ses mains dans les cheveux bruns du jeune homme, lui murmurant que quoiqu’il se passe, elle l’aimait et l’aimerait encore. Et même s’il était à présent un loup garou, ses sentiments n’en n’étaient pas changés.

Le couple avait décidé de prendre un appartement au cœur de Londres, ensemble. Grégory travaillait à présent au ministère de la Magie, tandis que Charline était à mi temps à sainte Mangouste, étudiant l’art de la médecine le reste du temps. Là, La jeune femme rentrait justement de la bibliothèque d’Oxford (c’est fou comme c’est pratique le transplanage) où elle avait emprunté quelques ouvrages traitant de diverses thérapies et de matière plus générale de physiologie. Le sac gisait à présent sur la table basse où elle l’avait posé. D’un coup de baguette, elle ferma tous les volets de l’appartement et actionna l’interrupteur. Aussitôt le salon fut inondé par une délicate lumière orangée.

Ce soir, Grégory travaillait tard, il l’avait prévenue. Elle se dirigea vers la cuisine et mit le four à préchauffer, avant de retourner dans le salon. Elle prit le livre sur la physiologie générale et commença à le lire. Lorsque le four sonna, elle quitta son ouvrage pour mettre le plat qu’elle avait préparé plus tôt dans le four puis se retourna se plonger dans son étude. Le temps passa sans qu’elle ne s’en rendre compte. Fatiguée, elle passa outre son état et poursuivit sa lecture. Elle finit par s’endormir. Le bruit du four sonnant ne la réveilla pas. Le four s’arrêta donc sans qu’elle prenne conscience, allongée sur le canapé, son livre posé juste à côté de sa tête, elle sombra dans les bras de Morphée. Ce soir, elle comptait parler avec Grégory. Il fallait qu’elle lui dise. Ca lui pesait tant sur le cœur. Et tant qu’elle ne lui avait rien avoué, elle se sentait trop coupable pour oser quoique ce soit. Elle avait besoin de lui dire. Elle avait évidemment peur de sa réaction, mais elle ne parvenait plus à retarder l’échéance à présent. Il fallait qu’il sache…

On ne pouvait nier que les effets du sortilège de désillusion étaient particulièrement efficaces, cependant on ne pouvait pas non plus nier qu'il était particulièrement ardu à réaliser. Pour cette énième journée de formation, Grégory avait commencé cette semaine là, l'apprentissage des techniques de camouflage et de déguisement en situation jugée de niveau 3 (les plus complexes). Le sort n'était pas particulièrement difficile à éxécuter en lui-même, mais il l'était quand il fallait l'utiliser sur soi et en plein combat.

Il en fallait bien plus – dans tous les cas - pour effrayer Grégory Eragon, qui avait obtenu à sa cession de rattrapage pas moins de 6 Optimal et 5 Effort Exceptionnel. Oui, parce qu'avec la bataille de Poudlard, les examens avaient été annulés puis reportés pour ceux qui le souhaitaient, Grégory en faisant naturellement partie. Il avait un destin d'auror tout tracé devant lui, et il ne comptait pas faiblir si près du but, surtout quand on connaissait l'importance des notes des ASPIC pour pouvoir suivre la formation d'auror.

Le jeune homme avait naturellement été accepté ~~des notes pareilles on n'en a pas vu depuis 10 générations mon enfant ! Au moins !~~ et avait donc intégré le ministère en septembre, en temps qu'apprenti-auror. Tous les cours qu'il prennait lui plaisaient et le jeune homme ne se lassait pas de sa formation qui allait aboutir 3 ans plus tard. D'ici là il avait un tuteur qui lui apprenait tout ce qu'il fallait savoir, en dehors des cours communs théoriques. Cette journée là avait donc été particulièrement arrassante mais l'ex-Gryffondor pouvait rentrer chez lui avec la satisfaction d'avoir appris – et maîtrisé – un des sortilèges les plus utiles existants dans le métier, et ce en situation de danger important.

Depuis plus de 3 mois déjà, Grégory avait emmenagé dans un appartement plutôt spacieux de la ville, avec sa petite amie Charline. Les deux jeunes gens s'était remis ensemble après un mois de rupture durant l'été, rupture qui en fin de compte, les avaient plus rapproché. C'était du moins le cas de Grégory, qui avait tellement peur de perdre sa dulcinée, qu'il multipliait les attentions au quotidien. Et maintenant ils vivaient ensemble, ce qui changeait bien des choses aussi !

Le jeune homme sortit du ministère de la magie et transplana comme à son habitude dans une ruelle sombre, à l'abris des regards, pour se retrouver sur le peron de sa porte. Il l'ouvrit et entra naturellement chez lui, la lumière anormalement tamisée. Il était tard, Grégory avait prévu de rentrer plus tard ce soir là, pour se perfectionner et il était donc naturel de voir l'appartement volets fermés et une douce lumière qui se répandait dans l'appartement. Alors que Grégory allait crier un « Je suis rentré » sonore, il apperçu sa petite amie sur le canapé, allongée, endormie, un livre près de la tête.

Un fin sourire s'étira sur les lèvres de Grégory, qui retira son manteau pour aller le ranger à la chambre. Elle devait être épuisée pour s'endormir ainsi, ça ne lui arrivait que très rarement, et pourtant, Grégory adorait la voir dormir. Le jeune homme se rendit dans le salon et s'accroupit devant le canapé, sa petite amie à quelques centimètres de son visage.

« Il est temps de se réveiller bel ange... »

Le jeune homme vint déposer un unique baiser sur le front de la jeune fille et la regarda ouvrir les yeux avec tranquillité. Elle était si belle qu'il aurait pu la regarder dormir éternellement. Hélas ce n'était pas de mise pour la soirée, étant donné que lui même était aussi fatigué, et qu'il ne lui tardait que d'une chose, c'était d'aller au lit pour s'endormir dans les bras de sa petite amie. Le jeune homme était en grand manque d'affection de la part de Charline depuis qu'il lui avait annoncé qu'il était un loup-garou. Il pouvait tout à fait comprendre qu'elle soit moins intime avec lui qu'elle ne l'était auparavant, il devait lui faire peur après tout, c'était bien normal. Mais Grégory avait toujours eut l'espoir qu'elle finirait par se faire à l'idée qu'il était loup-garou et que tout pourrait redevenir comme avant. Un jour peut être... qui sait... ?

Charline n’eut aucune réaction lorsque la porte d’entrée s’ouvrit sur son petit ami. Bel et bien endormie, elle n’ouvrit ses paupières qu’une fois le souffle du jeune homme parvenu à son oreille. Posant son regard émeraude sur son bien aimé, elle lui sourit doucement, tout en se redressant. Ses yeux se posèrent alors sur son ouvrage de médecine. Bien, elle avait dormie sur son étude… Ce n’était pas bien sérieux tout ça. Elle finit par se lever complètement, embrassant délicatement Grégory sur les lèvres, elle le questionna :

« Bonne journée ? »

Elle se dirigea alors vers la cuisine, le tenant par la main, afin qu’il la suive (tant qu’à faire, hein ?). Le four était à présent éteint mais d’ici 5 minutes, tout serait réchauffé. Elle l’actionna donc et mit la table d’un coup de baguette. Puis, souriante, elle se tourna vers son petit ami :

« J’espère que tu as faim, j’ai fait une tentative de cuisine aujourd’hui… »

Oui parce que ce jour là allait être très spécial et elle voulait (tant qu’à faire) mettre toutes ses chances de son côté. Bouh que c’était dur ! Bon généralement, Charline cuisinait convenablement (c’était comme l’art des potions ou la chimie, la cuisine, on suit les instructions et tout va bien !) mais en semaine elle avait rarement le temps de s’y attarder avec tout le travail qu’elle avait.

La blonde passa ses bras autour du cou de Grégory, puis finalement se recula. Elle ne savait guère comment agir avec lui. Surtout ce soir où tout leur avenir commun allait se jouer. Elle avait tellement peur qu’il ne veuille plus d’elle. Elle s’en voulait déjà tant d’avoir fait ça… Si en plus elle le perdait une nouvelle fois, elle ne savait pas ce qu’elle allait devenir. Il était plus que tout pour elle. Il était elle… sans lui, elle avait la sensation de ne plus exister. De n’être qu’une enveloppe corporelle desséchée, vidée.

Le cœur battant à tout rompre, elle se dirigea vers l’évier. Elle n’en pouvait plus, elle devait le lui dire. Et ça n’attendrait pas la fin du repas. Ce serait maintenant. S’il voulait qu’elle parte, elle partirait. Elle ne lui en voudrait pas. Jamais, elle ne pourrait lui en vouloir parce qu’elle l’aimait de la manière la plus irrationnelle qu’il soit. Et elle paierait le prix de ses fautes.

« Gregory… »

C’était la première fois depuis deux ans (au moins) qu’elle ne l’appelait pas par son surnom.

« J’aimerais te parler de quelque chose… »

Elle inspira et posa son regard vert d’eau sur le visage du jeune homme, sans parvenir à s’encrer dans son regard turquoise.

« C’est… eu important. »

[ MuZik ]

Charline se réveilla quelques instants plus tard et le sourire de son amant ne disparaissait pas. Elle était si belle qu'il l'aurait volontier embrassé passionement, mais hélas, ce n'était pas de mise. Non, les effusions passionelles n'étaient plus vraiment d'actualités depuis que Grégory était devenu un loup-garou. Non pas que Grégory ne veuille pas ~~Non lui en rêve tous les soirs hein~~, mais il fallait comprendre que Charline avait plus de difficulté à coucher avec son petit ami depuis qu'il était devenu un véritable monstre. Elle ne le lui avait jamais dit, mais les maintes refus de Charline parlaient d'eux-même.

« Excellente. Et toi ? »

Le jeune homme se laissa embrasser avec plaisir et se leva avec sa petite amie qui l'emmena à la cuisine. Le simple fait qu'elle ait fait pour lui le repas (d'ordinaire c'était lui qui s'y collait, étant donné qu'il rentrait plus tôt) le ravis au plus haut point. Faire des efforts dans un couple était primordial et des efforts comme ça, on en redemandait de toute manière. Quand Charline lui annonça qu'elle avait fait une tentative de cuisine en son absence, le sourire du jeune homme redoubla d'intensité, laissant clairement voir son bonheur.

« Hum... En quel honneur ? »

Non parce qu'il y avait nécessairement quelques choses pour que Charline mijote de bons petits plats ! ~~Qu'est-ce que tu caches toi ? Qu'est-ce que t'as encore fait ?~~ Le jeune homme s'approcha d'elle avec plaisir pour aller l'embrasser, lui faisant bien comprendre qu'il rigolait. C'est alors que Charline passa ses bras autour de son cou et se laissa embrasser pour ensuite reculer. Oui, reculer. Et bien... Voilà qui était innatendu. Plus que jamais Grégory se sentait mal d'être un loup garou, il se sentait repoussant et la gène qui venait de s'installer dans le couple ne touchait à vrai dire que beaucoup trop le jeune homme. Il se sentait tellement repoussant qu'il ne savait trop que penser de la situation, toujours comme depuis 3 mois en fait.

Les éternelles questions de « je la mérite ou pas? » le turlupinaient comme possible. Les maintes refus de Charline de l'approcher de trop avaient maintes fois étaient ignorés de l'ex-préfet, mais il ne pouvait tout de même pas se voiler la face. Charline et lui n'étaient pas aussi proches qu'avant et il ne pouvait que placer la faute sur lui. Si elle le jugeait moins attirant, c'était qu'elle devait s'imaginer comment il devenait à chaque pleine lune à chaque fois qu'elle était dans ses bras. Même lui se dégoutait lors de ses transformations. Certes il parvenait à se contrôler grace à la potion que lui faisait Charline, mais il refusait catégoriquement qu'elle le voit quand il était transformé. Déjà que son propre reflet réussissait à le dégouter lui-même, il ne voulait pas que sa petite amie voit ce qu'elle avait pour amant.

Ainsi quand la jeune fille se recula, la gène s'empara de Grégory qui tenta de la dissimuler. C'est alors qu'elle prononça son prénom, Grégory. Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas appelé ainsi que l'apprenti-auror compris que quelques choses se passait. Elle allait lui dire quelques choses, c'était évident et ses paroles suivantes ne firent que prouver ses pensées. Le jeune homme perdit sans s'en rendre son compte son sourire et regarda Charline dans les yeux, attendant qu'elle se manifeste. Elle voulait lui dire quoi ? Quoiqu'il en était, Grégory savait que c'était grave, sinon elle n'aurait pas agit comme cela. Il la connaissait trop bien pour ça.

« Je t'écoute. »

Le coeur du jeune homme battait la chamade, s'attendant à chaque seconde à se faire larguer. Il l'entendait déjà lui dire qu'il y avait un autre homme dans sa vie, qu'elle n'éprouvait plus rien pour lui, que ça avait été une erreur d'habiter ensemble. Qu'elle... ne l'aimait plus. Tout ça se bouscula si vite dans la tête du jeune homme qui ne pouvait plus bouger, comme si sa vie en dépendait. Il voulait plus que tôt qu'elle lui parle, qu'elle lui dise ce qui n'allait pas. Elle devait lui parler, sinon il ne pourrait pas tenir avec toute cette pression. De toute manière, il l'écoutait, donc elle allait parler.

Un sourire naquis (faiblardement) sur les lippes de la blonde. Elle hoche doucement la tête, d’un signe approbateur.

« Bonne aussi… j’ai trouvé les livres que je voulais. »

A la question portant ensuite sur le repas, la blonde ne répondit pas. A dire vrai, elle ne se sentait pas vraiment le cœur à la rigolade ce soir là. La pression qui l’envahissait n’avait de cesse que de croître et son cœur semblait à nouveau sur le point d’exploser. Mais elle ne pouvait plus retarder l’échéance à présent. Elle devait le dire ce soir, ou jamais. La peur avait beau lui retourner les entrailles, la sensation de mentir continuellement était pire encore.

Quelle ne fut pas sa douleur, quand le sourire de l’homme qu’elle aimait quitta son doux visage pour laisser une unique trace. Celle du sérieux, et peut-être, une pointe de douleur. Qu’allait-elle faire ? Elle s’en voulait tant. Rien que d’y repenser, elle se sentait vider de toutes ses forces. Charline chercha ses mots alors que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle devait être forte, elle n’avait le droit de faiblir ! Elle prit donc son souffle et posa son regard (avec bien des difficultés) sur le visage de Grégory sans parvenir pour autant à le fixer.

« Je… Je dois te parler d’un évènement qui a eu lieu cet été. »

Ok, c’était un début…. La jeune femme détourna la regard, ne parvenant plus à regarder en face Grégory. Elle poursuivit dans sa lancée, cachant tant bien que mal ses difficultés.

« C’était au mois de juillet. Quand nous n’étions plus ensemble. Je… Carter m’avait invité chez lui, on a pas mal discuté. Amanda l’avait largué à l’époque… On a aussi but. Trop. Et je… Enfin on… »

Elle avait vraiment du mal, là. Aller encore quelques mots et il te jetterait dehors. Elle était décidément bien folle de chercher ainsi le bâton pour se faire battre ! Dans un dernier souffle, elle murmura.

« Lui et moi avons eu une aventure ensemble ce jour là. »

Elle sentait à peine ses mains trembler, mais son cœur, lui, la faisait terriblement souffrir. Elle tentait de retenir ses larmes, mais quelques unes parvenaient malgré tout à lui échapper. Elle ne savait que dire. Il fallait aussi dire qu’elle était très loin des songes de Grégory. Elle ne savait pas du tout qu’il pensait qu’elle avait pris ce recul par rapport à son nouveau statut. Soudainement silencieuse, elle n’osait pas regarder le visage de Grégory, tant la découverte de son expression la terrifiait.

Les paroles de Charline eurent deux effets sur Grégory. Le premier, était un véritable électrochoc. Le jeune homme ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux une fraction de seconde tellement la nouvelle lui fit l'effet d'une bombe. Charline ne vit pas son geste, ainsi il put retrouver quelques secondes plus tard une mine parfaitement impassible, celle qu'il gardait en toute circonstances. La nouvelle était rude, pour la simple et bonne raison qu'il ne s'y attendait tout simplement pas. Son cousin, Carter Lane ? Cette immonde petite crapule avait osé poser la main sur Charline ~~Et bien plus mon vieux, si tu veux mon avis~~ ? Il allait entendre parler du pays, lui ! Ou pas, tiens... Torture morale, vous connaissez ?

Parallèllement à ça, un profond sentiment de soulagement envahit Grégory. Ainsi donc, si elle ne voulait pas coucher avec lui depuis tout ce temps, c'était uniquement parce qu'elle se sentait coupable d'avoir couché avec Carter, nullement à cause de lui ! Le fait qu'il soit un loup-garou n'avait donc rien à voir là dedans, rien du tout ! Il ne la rebutait pas, il ne la dégoutait pas, toute cette distance n'était en fait que le fruit d'un malheureux accident parfaitement étranger à Grégory ! Le jeune homme était à présent tellement soulagé qu'il était à deux doigts de se jeter sur Charline pour aller l'embrasser fougueusement... A deux doigts juste...

« Discuté... Discuté... »

Le jeune homme répétait ses mots comme pour se convaincre qu'ils n'avaient fait que ça. La simple vue de son cousin embrassant Charline lui faisait monter une rage qu'il ne connaissait hélas que trop bien. Non, non, il ne le voulait pas, il ne le voulait pas ! Amanda l'avait largué comme le pire des nuls existants – et elle avait eut raison au passage –, un peu d'alcool, et on profite de la première jolie fille qui passe, c'est normal ! C'est logique ! ~~Je vais le tuer !!!~~ Grégory tenta de penser à ce qu'il pouvait faire, et à ce qu'il devait faire.

Dans la tête du jeune homme, une bonne dizaine de scénarios apparurent au fil des secondes. Tous étaient en réalité assez intéressants, mais l'apprenti-auror savait parfaitement ce qu'il voulait et comment il le voulait. La vengeance, ô oui de la vengeance, il la voulait plus que tout ! Parce que même si Charline était désespérée, soûle, et au bord du suicide durant ces vacances d'été là, personne ne pourrait jamais enlever l'image que Grégory avait actuellement en tête, personne. Dire que pendant ce temps là, lui souffrait, seul, dans sa propre maison, s'éteignant chaque jour un peu plus, pendant que sa copine s'envoyait en l'air avec son propre cousin, voilà qui vous donnait envie de tout sauf de pardonner ! (Mais là c'est le coup de la colère, hein, Grégory ne penserait jamais ça de sa copine... ~~parole de scoot~~)

S'approchant d'elle, la mine toujours impassible, Grégory regarda enfin sa petite amie qui venait de plonger son regard dans le sien. Ses yeux bleus étaient mouillés de larmes, ce qui rendit la tâche de Grégory plus difficile que prévue. Mais il ne faiblirait pas, non, parce que s'il le faisait maintenant, il s'en voudrait toute sa vie.

« Tu vas le payer chérie... Tu vas le payer... »

Grégory lui attrapa la tête et vint déposer un baiser sur son front. Oui la torture psychologique, l'ex-Gryffondor la maniait depuis toujours très bien. Après tout, il avait été préfet, ça forge le caractère et le mental... Et sans dire un mot de plus, le jeune homme partit, quitta la jeune fille de sa cuisine, pour se diriger vers le salon. Elle savait que ce soir là Charline allait manger seule. Il ne pouvait pas rester, il lui fallait sortir, prendre l'air, respirer, évacuer et oublier tout ça. Il lui fallait aussi beaucoup de solitude et de force. Grégory allait évacuer sa rage sur ce qu'il pouvait, mais ne voulait pas le faire sur Charline ou Carter. Pour l'instant il devait réfléchir. Au fond ils n'étaient pas si coupables que ça puisqu'ils avaient bu... Mais quand même, les faits étaient là, ils avaient couché ensemble, tout deux, un geste que Grégory ne pouvait hélas pas oublier.

Si un cœur pouvait exploser alors Charline se serait presque sentie soulagée que le sien daigne effectuer cette transaction. En effet, ce dernier battait avec tant de force contre sa poitrine, qu’elle se demandait encore comment et pourquoi il n’avait pas encore lâché. Elle ne s’était jamais autant détesté qu’à cet instant là. Elle se serait donnée des gifles ! N’osant pas lever son regard, craignant ce qu’elle verrait dans les yeux de celui qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer, elle ne bougea que lorsqu’il s’approcha d’elle. Leurs regards se croisèrent et ses mots, à lui, furent sans appel. Elle se sentait à deux doigts de sombrer comme avant… Elle se haïssant tant !!!! Il s’éloigna d’elle, rejoignant le salon et elle quitta la pièce à son tour. Elle ne resterait pas ici. Elle ne pourrait certainement jamais plus rester ici. Comment rester avec lui de toute façon ? Il était évident qu’il ne voudrait jamais plus d’elle. Aurait-elle du ne rien lui dire ? Devait-elle payer sa franchise par plus de souffrance encore ? Elle n’en savait trop rien, mais il était trop tard à présent, pour réagir… ou regretter. Le regret n’avait pas de place dans sa vie. Ou bien trop, hélas, et elle devait s’en accommoder. Elle n’avait là pas le choix.

Elle ne rejoignit même pas la chambre. Elle récupérerait ses affaires plus tard. Elle demanderait à sa mère de le faire pour elle, si jamais elle ne s’en sentait pas la force. Elle attendit que le poison qui s’infiltrait dans ses veines fasse effet, annihilant la douleur, mais rien ne se passa. Elle se redressa donc et rejoignit Grégory, sans trop s’approcher, elle murmura :

« Je vais chez mes parents. Mais avant… Saches que je ne savais rien de ce que tu vivais à l’époque. Je ne savais rien. »

Puis, le cœur en lambeau, elle quitta le jeune homme dans le voile d’or de ses cheveux. Elle adopta de longues enjambées, ne pouvant pas supporter son regard douloureux et accusateur, pour rejoindre la porte d’entrée devant laquelle elle transplana. Elle rentra chez elle alors que vingt trois heures sonnaient. Ses parents lui ouvrirent avec surprise. Le visage décomposé, les yeux rougis par ses pleurs… Ils ne lui posèrent pas de question. Charline leur en fut reconnaissante… La jeune femme rejoignit sa chambre dans laquelle restaient quelques affaires. Le cœur serré, elle s’écroula sur son lit et pleura jusqu’à ce que ses larmes se fassent trop douloureuses et ne deviennent qu’une denrée rare. A minuit passé, elle ne pouvait plus pleurer mais son cœur restait brisé. Elle se détestait, elle haïssait cette journée passée avec Carter qui, au fond, même sur l’instant même n’avait jamais été agréable. Elle n’avait cessé de penser à Grégory ce jour là. Y compris lorsque Carter l’embrassait. Elle ne l’avait jamais oublié. Jamais.

La sorcière ne trouva évidemment pas le sommeil. Pas encore. Elle vagabonda alors dans sa chambre tel un fantôme à la recherche d’un but désespérément. La douleur ne la quittait pas, lui tenaillant le cœur, lui labourant les entrailles. Elle aurait aimé mourir sur le champ, éviter la souffrance plus encore. Elle avait envie de quitter ce monde qui semblait n’être empli que de douleur depuis que son destin, leurs destins avaient été bouleversés. Une nouvelle crise de larme la saisit, et elle pleura à nouveau sa perte. Agacée, elle enfonça ses longs ongles dans ses paumes de mains, ses poignés, cherchant à apaiser cette douleur intérieure. S’il lui fallait choisir, elle préférait la douleur physique qui était bien plus facile à calmer que celle du cœur. C’est à ce moment là que sa mère entra dans sa chambre, avisant le sang sur les mains de sa propre fille, elle s’empressa de s’approcher d’elle et de serrer ses mains contre les siennes. Elle ne dit rien, passant doucement ses doigts dans les longs cheveux de sa fille, la serrant avec toute la force d’une mère contre sa poitrine. La jeune femme se laissa alors aller dans cette étreinte maternelle comme l’aurait fait un enfant ou un nourrisson. Qu’avait-elle fait ? Elle l’avait perdu. Ils s’étaient perdus… Et tout ça par sa faute. Son unique faute. Et cette fois… La perte serait éternelle. Elle doutait de le retrouver un jour. Mais sans lui, qu’était-elle ? Elle n’était rien de plus qu’une âme errante, souffrante…

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle était seule dans sa chambre. Elle avait donc fini par trouver le sommeil… Le cœur en pièces, elle ne se leva pas immédiatement. Pour quoi faire ? Tremblante, elle ne se leva qu’une heure plus tard. Ses parents travaillaient, mais un mot de sa mère lui indiquait qu’elle rentrerait le plus tôt possible. Charline erra dans la maison, sans but. Avisant le chaudron reposant dans la cheminée, elle alluma le feu et prit quelques ingrédients. Au moins s’occuperait-elle ainsi…

Trois potions plus tard, elle posa –enfin- son regard sur son reflet et se mordit la lèvre, angoissée. Elle se détestait. Elle détestait chaque parcelle de sa personne, elle haïssait le plus petit de ses grains de beauté, elle détestait ses yeux d’un vert étincelant, rougis par la douloureuse nuit passée la veille. Elle détestait ses longs cheveux d’un blond de blé. Elle se haïssait intégralement. Furieuse contre elle-même, elle s’avança de nouveau vers le chaudron et mit dans une fiole la dernière potion réalisée. Elle en fit une nouvelle alors. Puis, elle se dirigea vers la salle de bain et l’appliqua à même ses cheveux, alors que des larmes glissaient le long de ses joues. Pourrait-elle s’offrir une nouvelle vie ? Arriverait-elle à prendre un nouveau départ ? Elle en doutait, mais une chose était sûre. Ce serait impossible en étant ce qu’elle était là. Elle devait changer. Oui, elle avait besoin de changement…

Rinça ses cheveux tout en prenant sa douche, elle quitta l’eau chaude dans un état second. Elle ne posa pas immédiatement son regard sur son reflet. Prenant le temps d’essorer ses cheveux, elle les sécha, et, enfin, observa son reflet. Aucune larme ne coula alors qu’elle observait sa nouvelle apparence. Elle n’avait plus rien de l’ange qu’elle paraissait être jadis. Elle avait définitivement tracé un trait sur la blondeur des blés, ne laissant alors plus qu’une chevelure d’un noir de jais, plus profond encore que l’ébène, encadrait son visage qui paraissait être alors d’une pâleur extrême. Son visage semblait fortement changé par cette simple coloration. Mais au fond, elle restait une âme esseulée. Une âme brisée.

» Nuages et confessions [PV Charline]
» Unholy Confessions - Partenariat
» [Partenaire] Unholy Confessions