Tea, little cakes, chocolate... et Bisounours ! [ pv ]

Célia McDoyle, petite Poufsouffle de deuxième année, était très heureuse d'être à Poudlard. En effet, la Jaune et Noir adorait cette école, tout autant pour les cours qu'elle y suivait que pour la vie qu'elle y menait. D'ailleurs, en parlant de la vie de Célia, il fallait reconnaître que celle-ci avait bien changé, et ce en l'espace de quelques semaines. Sa deuxième année avait commencé tout à fait normalement, mais un samedi après-midi, alors qu'elle s'était rendue à la volière pour envoyer un hibou à ses parents, tout bascula en un claquement de doigts, ou plutôt en une simple et petite bousculade. En tout cas, on pouvait tout à fait reconnaître que ça avait chamboulé sa vie du tout au tout, car elle avait, depuis lors, pris connaissance qu'elle avait de la famille à Poudlard, autre que ses frères et soeurs.

Effectivement, en cette après-midi d'Octobre, elle avait fait la connaissance d'Ethan Templeton qui, en réalité, se trouvait être son cousin direct. La surprise de Célia avait été telle qu'elle ne l'avait même pas cru lorsqu'il l'avait reconnu. Car c'était en réalité Ethan qui avait expliqué leur parenté à sa cousine, lui rappelant même qu'ils s'étaient vus et avaient joué ensembles, alors qu'ils n'étaient encore que de jeunes enfants. De toute évidence, la petite McDoyle avait été très surprise par ces révélations, mais maintenant elle ne s'en étonnait absolument plus, et quelques souvenirs lui revenaient même un peu en mémoire, par moment.

En plus ce cela, Célia avait à présent une vision totalement différente des Serpentards, qu'elle craignait un peu, en fait, et dont elle désirait rester la plus éloignée possible, ne serait-ce qu'avec toutes les méchancetés qu'elle pouvait entendre à leur sujet dans les couloirs. Maintenant, elle en était même venue à se faire des amis chez les Vert et Argent ! Enfin, une amie, plus précisément, qui portait le nom de Eugénie Angélique Florence Louise Marie de Montvermeil ( que nous nommerons Eugénie pour des soucis de simplicité ).

En effet, depuis quelques temps, Célia et Eugénie étaient devenues très amies ( bien que cette dernière ait un an de plus que Miss McDoyle ). D'ailleurs, les deux jeunes élèves s'étaient renommées ! Eugénie était surnommée Adélaïde, et Célia Athénaïs ! Aussi, elle prennaient très souvent le teeeeeea toutes les deux ( parce que le teeeeeea tiiiiiime ( à prononcer ' tiiiiiiiiiiii taaaaaaaaaïme ', bien sûr ) était quelque chose de très important, comme chacun vous le dira ). Une après-midi c'était Eugénie qui était chargée d'apporter le thé ~~avec le Bourbon~~ et Célia les little cakes avec le chocolat, et elles inversaient pour l'après-midi suivante. En d'autre termes, elles se répartissaient au mieux ce que l'une et l'autre devait apporter. Et Célia avait même pris le teeeeeeeeea chez Eugénie, une fois... ce même jour où elle avait rencontré August-Ernest... * musique nostalgique * * paaaaf *

Ce jour-là, Célia se trouvait dans le Parc de Poudlard, et avait amené avec elle la dinette ( devenue traditionnelle ) qu'elles utilisaient toujours, avec la nappe rose bonbon à carreaux vichy ( avec des Bisounours cousus dessus ), décorés de Bisounours ( buvant le teeeeeeea in the gaaaaaaarden ), tout comme les little cakes ( quoi qu'en fait, les little cakes n'étaient pas décorés avec des Bisounours ( même si, au fond, on n'a jamais assez de Bisounours chez soi )... ils étaient en forme de Bisounours ) et attendait Eugénie qui devait apporter le chocolat et le ~~Bourbon au~~ teeeeeeeeeea.

[ 550 mots =) ]

Eugénie Angélique Florence Louise Marie de Montvermeil avait beau avoir des ancêtres français, elle était, sous certains aspects, l'archétype de la parfaite petite anglaise. A ses yeux, la cérémonie du thé ne devait surtout pas être prise à la légère et nécessitait tout un rituel de préparation. En réalité, Eugénie vouait un culte quasi obsessionnel à l'ancestrale Tea Time (prononcez titaïmeuh) britannique, et pas uniquement à cause des little cakes qui accompagnaient tout thé digne de ce nom. C'était probablement la raison pour laquelle elle s'entendait si bien avec la petite Célia : elle, au moins, comprenait le véritable sens du thé. Les jeunes, de nos jours, avaient tendance à piétiner les traditions les plus sacrées pour se contenter de lamper (lamper c'est comme boire, sauf qu'on en met plus à côté) un jus d'orange même pas pressé à partir de fruits frais et un gâteau trop gras tout droit sorti de la chaîne de fabrication d'une grande entreprise agroalimentaire. Le capitalisme, c'était la dégradation des valeurs essentielles à l'Humanité. D'un autre côté ~~oui ce terme est impropre dans ce contexte et blablabla~~ le communisme, c'était la chienlit, le pouvoir laissé au peuple, la dictature des masses, bref, l'Apocalypse. En somme, il ne restait que la monarchie qui, comme les pissenlits, finissait toujours par réapparaître, quel que soit le nombre de têtes royales que l'on coupait.
Cet après-midi là, Eugénie avait troqué son uniforme au si laid écusson vert (franchement, du rose aurait été tellement plus seyant ! Ah ces anglais ! Aucun sens esthétique, vraiment !) contre une robe du dimanche impeccablement repassée et ornée d'un petit col en dentelle fort sage. Oui ! Elle osait ! Elle osait braver le règlement qui rendait l'uniforme obligatoire en semaine. Le thé réclamait mieux qu'un vulgaire uniforme et elle était prête à tous les sacrifices pour lui offrir ce qu'il méritait. Ce règlement inique (et absolument insensé : enfin, l'administration n'avait-elle aucun sens des traditions ?!) n'avait qu'à bien se tenir ! ~~Oui, en fait, Eugénie est une Gryffondor cachée.~~ La jeune fille avait également glissé dans ses cheveux, pour l'occasion (et même l'Occasion), une grosse barrette rose sur laquelle trônait un Bisounours miniature, un papatte levée en signe de salut. On ne badinait pas avec le thé.
Pour finir, elle ~~s'était aspergée de parfum~~ avait placé avec amour des Muffins à la mûre tout juste sortis du four (oui, Eugénie s'était fait deux ou trois copains, chez les elfes de maison. Il était toujours utile d'avoir des relations esclaves) dans un petit panier recouvert d'un tissu rose criard. Lorsque tous les petits Muffins furent bien à leur place ~~Tetris Power~~, Eugénie prit le panier à la main et, petit doigt levé, sortit la tête haute de sa salle commune. Elle avait rendez-vous avec l'Histoire et on ne faisait pas attendre des siècles de tradition.

*J'espère que cette chère Athénaïs n'aura pas oublié d'apporter sa si charmante nappe vichy ! Elle est tellement bien assorti avec mon petit panier...* songea-t-elle, les yeux en forme de coeur, en prenant la direction du parc.

Oui Athénaïs. Il fallait reconnaître que c'était nettement plus noble que Célia, comme prénom, ne serait-ce que parce qu'Eugénie vénérait littéralement Madame de Montespan qui, à n'en pas douter, serait allée à Serpentard si seulement elle avait été sorcière. Et d'ailleurs, d'aucuns disaient qu'elle l'était un peu. ~~Souvenons nous de l'affaire des poisons.~~ Eugénie avait donc décidé d'appeler sa cadette Athénaïs, et elle s'y tenait. D'ailleurs, ce baptême signifiait clairement, à ses yeux, que si la Poufsouffle n'était pas noble de naissance, elle aurait mérité sa place au sein de l'aristocratie. Hum... Peut-être faudrait-il songer à lui présenter deux ou trois de ses cousins jolis garçons ? Ce qui éliminait Auguste-Ernest d'entrée de jeu.
D'ailleurs, Athénaïs en avait profité pour renommer Eugénie (qui était pourtant un prénom très classe à la base. Après tout, c'était le prénom de la fille du descendant direct des Bourbons actuel ! Si ce n'était pas une preuve, ça !) Adélaïde. Ainsi, les fillettes formaient le clan des deux "A" (et aussi des deux "ï", mais c'était tout de même moins pertinent), un clan qui n'avait, bien entendu, absolument rien à voir avec les Alcooliques Anonymes, sauf à supposer qu'une consommation excessive de ~~Bourbon~~ thé pouvait être taxée d'alcoolisme.
En sautillant joyeusement - tel un petit écureuil dans un décor bucolique - Eugénie traversa le parc ~~aspergeant au passage ses souliers vernis de boue~~. Elle chantonnait d'une voix flûtée la chanson d'un générique de dessin animé moldu bien connu par toutes les petites filles un peu nunuches, visiblement sans se soucier qu'on puisse l'entendre :

- Princeeeeeesse (Princeeeeeeesse) Saraaaaaah (Saraaaaaaaaaaah), tu es bien joliiiiiiiiiiiie (tu es bien joliiiiiiiiiiiiiiiie), fraîche fleeeeeeeeeeur que baigne le la rosééééééééé (baigne la roséééééééééé)...

Elle allait attaquer le premier couplet lorsqu'elle aperçut Athénaïs, au loin. Ravie à l'idée que sa comparse se trouve déjà sur les lieux ~~du crime~~ de la Tea Time Party, Eugénie se fendit d'un large sourire et lui adressa un signe de la main (celle qui ne tenait pas le panier, on se comprend. Sinon "Ooooh ! Mais quel phénomène étrange ! Il pleut des Muffins !") avant de s'exclamer d'une voix aiguë :

- Youhou, Athénaïs ! Je suis ici !

Précision qui était fort peu utile au demeurant.
Elle franchit d'un pas valsant les derniers mètres ~~semés d'embûches : qui est-ce qui lui avait collé tous ces nids-de-poule ici, franchement !~~ qui la séparaient d'Athénaïs et s'arrêta à sa hauteur, les jouers un peu roses.
La brunette porta alors la main à son coeur et s'écria d'un air ému :

- Oooh ! Athénaïs, c'est tellement joli ! Quelle joie ! Tu as apporté ta nappe spéciale pique-nique dans les champs un après-midi d'été ! Elle va si bien avec mon petit panier ! Et le mauve-noir des mûres dans les Muffins va faire ressortir son rose ! Quel tableau émouvant !

Mais ceci mis à part, Eugénie était parfaitement saine de corps et d'esprit !

(1000 mots... Et si c'est vrai, c'est beau !)