Pas facile de s'y retrouver.. (PV Megan)

Clopin, clopan, Megan avançait relativement joyeusement dans les couloirs. Bon, c’était vrai sa vie n’avait rien d’un conte de fée, mais la journée n’avait pas été mauvaise et elle voulait rester positive. Ce n’était pas en se plaignant sans cesse qu’elle arriverait à quelque chose, disons le franchement, cela risquait même d’être totalement le contraire. Alors, elle positivait un maximum et elle affichait un sourire rayonnant sur ses lèvres couleur pêche (son dernier rouge à lèvre, il en avait l’odeur aussi et j’ai le même). En tout cas, elle venait d’avoir une bonne note et les vacances approchaient, rien que de très réjouissant. Elle devait normalement voir souvent Carter cet été mais bon, ça c’était s’ils arrivaient à ne pas se disputer dans les prochaines semaines. Elle se connaissait, s’il lui cassait encore les pieds, elle l’enverrait bouler et lui il bouderait, vexé. Il était mignon même quand il boudait mais tout de même, un peu de tenu monsieur Lane, vous le saviez depuis le début que Megan n’avait pas la langue dans sa poche ! Bref, elle faisait fi de ce détail. Il ne faisait vraiment pas beau du tout mais ça n’inquiétait guère Megan dont le maquillage était waterproof et la coiffure absolument naturelle. Et puis entre nous, qui se souciait vraiment de sa coiffure hein ? Elle sautillait donc joyeusement dans les couloirs dans un pur style « Megan, la grande copine de Candide » avant de voir au loin une fille plus jeune qui semblait s’être paumée. C’était pas de bol pour elle [=> périphrase exprimant le terme « perdu » *paf*]. En bonne Poufsouffle qui se respecte (du moins au sein des maisons fréquentables dont serdaigle fait pas parti), elle s’approcha de la jeune fille. Copine ! C’était une blonde de Poufsouffle, assez fashion en plus. Halala, cette école était vraiment bien fréquentée !

« Eh ! Salut ! » Dit-elle en se penchant légèrement sur la jeune fille. Elle avait l’air d’être là depuis un bon moment, à sa place Megan aurait piqué une sacrée crise, elle détestait être paumée, perdu, ou quoi que ce soit qui y ressemble. Cela lui rappelait l’incident de Prague. Enfin, pas que ce qui se soit passé là bas soit le pire qu’elle ait connu mais bon… « Tu es perdu ? » Visiblement oui, mais on sait jamais, peut-être que la Poufsouffle avait envie de faire un sitting dans le couloir ! Et qui était Megan pour le lui reprocher ! Attention hein, elle, elle ne le ferait pas mais chacun sa vie après tout. Après cette vérification, elle se redressa de toute sa hauteur (pas bien grande au final) et continua à observer la jeune fille devant elle. Megan aimait bien voir de nouveaux visages mais elle avait une mémoire de poisson rouge pour certaines choses et elle avait un peu de mal à se souvenir de tous les noms des gens qu’elle voyait tous les jours… Un jour, elle ferait un stage pour avoir plus de mémoire, encore que pour d’autres aspects de sa vie… elle préférerait qu’on lui apprenne à tout effacer. Mais bon, après quelques minutes à regarder la fille, elle en était sûre, elle ne la connaissait pas. C’était déjà pas mal comme certitude, voyons maintenant quelle utilité notre bonne amie pourrait avoir auprès d’une cadette !

Ah, bien, elle était donc réellement perdue. Aucun problème ! Megan n’avait pas un sens de l’orientation formidable mais elle était en septième année alors elle savait très bien se diriger dans Poudlard malgré les pièges qu’aimaient tendre les escaliers farceurs. Elle regarda dans quel couloir elles se trouvaient et fit un sourire rassurant à sa cadette. Elle voulait aller à la grande salle ? No problemo, ça pouvait se faire. « Très bien, viens avec moi, je vais t’y emmener. » Pour ne pas se perdre, le meilleur moyen était encore de se repérer aux tableaux. Certes leurs occupants aimaient faire la roumba chez leurs voisins mais en général, les décors ne bougeaient pas trop et puis, la plupart du temps ils étaient titrés. De fait, on pouvait toujours savoir où l’on se trouvait grâce à ces chers tableaux. Utile n’est ce pas ? Mais il ne vint pas à Megan d’expliquer sa technique, du moins pas pour le moment, car elle avait remarqué quelque chose dans le parler de la jeune poufsouffle qui l’intrigua. « Tu as un accent étrange… tu n’es pas anglaise ? » Megan voyageait beaucoup, ses parents aimaient l’envoyer sur le continent, mais elle n’avait jamais été en France, aussi ne reconnut-elle pas l’accent. Depuis son viol, elle ne vadrouillait plus trop, mais avant, elle était allé en Allemagne, en Autriche, en suisse, en Espagne… bref, dans plusieurs pays dont elle avait appréciés la cuisine et aussi les goûts vestimentaires. Mais maintenant, elle restait en Angleterre, c’était plus sûr.

D’ailleurs, elle espérait bien passer de bonnes vacances cette année. Il le fallait parce que son moral n’était pas franchement super glorieux depuis quelques semaines et elle n’aimait pas ne pas sourire… Ne pas en être capable du moins. Heureusement, les choses s’étaient arrangés avec Carter. Il était toujours aussi bizarre, il se la jouait toujours trop séducteur – le pauvre s’il savait – mais ils étaient ensemble, au moins pour le moment. Ils se verraient plusieurs fois durant l’été et quand ils ne seraient pas ensemble, elle serait avec ses parents chez sa grand mère pour ne pas rester dans son quartier malsain… Carter lui avait au début proposé qu’elle reste chez lui, mais Megan avait jugé préférable de décliner l’invitation. Il ne la voyait peut-être pas comme une fille, mais l’inverse n’était pas vrai… Les meilleurs amis du monde… Megan ne savait pas si elle arriverait à le rester encore longtemps mais elle ferait de son mieux parce qu’un secret bien gardé est un secret que personne ne connaît à par la personne directement concernée.

Megan fit un immense sourire à la jeune fille. La France devait être un pays génial ! Elle n’avait encore jamais réussit à y aller mais elle espérait bien pouvoir le faire un jour car elle rêvait de visiter Paris qui était – disait-on – la plus belle ville du monde. Cliché, cliché, certes, mais Megan n’a que 17 ans, un peu d’indulgence envers ses rêveries. Après tout, il lui en restait si peu ! Elle n’avait déjà plus aucun espoir en ce qui concernait l’amour… alors il fallait bien lui laisser ce qui concernait l’art et la beauté. D’ailleurs, Megan avait fait de son propre corps une œuvre d’art. Elle passait le plus clair de son temps à se rendre la plus parfaite possible parce qu’elle complexait énormément. Personne – même pas ses camarades de chambre – ne l’avait déjà vu sans aucun maquillage parce qu’elle se couchait toujours la dernière et se levait la première à cet effet. Cela tenait plus de l’obsession que de tout autre chose mais peu importait pour la jolie blonde car c’était bien la seule et unique chose qui la rassurait : savoir que personne ne pouvait regarder derrière son masque d’impassibilité et de poudre aux yeux ! C’est vrai, qui pouvait deviner qu’elle était si profondément blessée ? Personne. Même Carter avait mis très longtemps à l’apprendre et c’était uniquement parce que les nerfs de Megan avait lâchés.

Mais revenons en à notre petite brebis égarée. « C’est génial ! Est-ce que la France est aussi belle qu’on le dit ? En tout cas tu parles très bien notre langue ! De toi à moi, je suis un peu nulle pour les langues étrangères alors, vraiment, bravo à toi ! » Et c’était sincère car si Megan mentait sur elle-même, en revanche, elle ne faisait jamais un compliment qu’elle ne pensait pas. Elle trouverait ça bien trop cruel si on agissait comme ça avec elle. « Seulement quelques mois ? Alors c’est normal que tu sois perdue ! Le château est vaste tu sais, ce n’est pas si facile de s’y retrouver. En plus les escaliers n’en font qu’à leur tête ! Mais il faut que tu te repères aux paysages des tableaux. Eux ils sont fixes et c’est un bon point de repère. » Un des tableaux justement vit passer les deux jeunes filles et les salua poliment, tout particulièrement Megan qui était toujours gentille avec les œuvres d’arts. « Mademoiselle Jones, Mademoiselle, je vous souhaite une bonne journée. » Megan lui sourit sans pour autant s’arrêter. « Moi de même mon bon monsieur. N’oubliez pas votre chapeau dans la toile de la Grosse Dame surtout ! La dernière fois cela faillit faire scandale ! » Elle fit un clin d’œil à l’homme peint sur le tableau qui se teintait d’un rouge carmin charmant et elle continua son chemin. « Tu peux aussi te faire des amis parmi les peintures. Elles ont toutes leurs petits caractères mais la plupart sont sympathiques et elles savent plein de choses que nous ignorons… De vrais pipelettes ! » Et encore douce Megan, toi tu ne t’occupes que courrier du cœur mais nous savons tous combien tu aimes les potins !

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